Après avoir enchainé autant de Godzilla, nous pourrions croire, vous et moi, que je suis immunisé contre tous les débordements du Kaiju Eiga. Oui et non : il ne faut pas croire que j'ai choisi au hasard les films à regarder parmi tous ceux existants - même si une curiosité mal placée m'a poussé trop près de Godzilla VS Megalon - et il en reste énormément dans lesquels je ne souhaite tout simplement pas m'investir. Mais pour le coup, je ne suis pas arrivé au bout de ce Retour de Godzilla, après une première demi-heure qui m'aura donné l'impression de durer le double.

La raison ? Je dirai, pour résumer, que ce long-métrage nous prouve qu'ils ne se divisent pas entre les bons et les mauvais : il y a aussi les médiocres, les inutiles, et les insignifiants. Le Retour de Godzilla est tout ça à la fois. Après une introduction laborieuse et une première apparition brouillonne des Kaiju, une scène suffit à annoncer la couleur, tout d'abord en justifiant maladroitement l'existence d'un second Godzilla (pas radioactif pour un sou) et d'un nouveau Kaiju, puis en nous rappelant les événements du précédent opus en moyen de plusieurs minutes de stock shots silencieuses. Cela se présente mal. Ensuite, le scénariste et le réalisateur décident de retarder leur effet en s'attardant sur l'histoire d'amour d'un couple dont nous n'avons rien à foutre, ne comprenant apparemment pas que si cela marchait dans le Godzilla d'origine, c'est car personnages et spectateurs ignoraient tout de la menace ; tandis qu'ici, même si nous n'avons pas vu ce-dernier, les stock-shots cassent l'effet désiré.

Le Retour de Godzilla n'est que le second volet des aventures cinématographiques du lézard géant, sorti à peine un an après son prédécesseur pour profiter de son succès. Ses producteurs ont sans doute pensé que reproduire la recette mais avec une double dose de Kaiju suffirait, mais pas du tout : le côté film d'horreur ne fonctionne jamais, et le studio refuse pendant de trop longues minutes de nous montrer les vrais stars du film, à savoir leurs monstres. Concrètement, nous sommes face à du cinéma d'exploitation qui ne s'assume pas comme tel, et c'est le désastre.

Après cet échec artistique, il faudra 7 ans avant de revoir le personnage sur les écrans.
Ninesisters
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le 14 mai 2014

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