Sûrement désireux de redresser la barre d'une saga allant droit dans le mur à force d'être de plus en plus édulcorée à chaque nouvel opus, Clint Eastwood passe derrière la caméra (tout en restant devant, bien entendu), renouant avec les éléments qui ont fait la force du classique de Don Siegel.
Conscient qu'il n'est plus tout jeune et que le monde évolue, Eastwood fait de Callahan un dinosaure aux méthodes désuètes qui n'ont définitivement plus leurs places dans l'Amérique clinquante des 80's, abordant la première partie de son film comme une relecture outrancière de l'opus fondateur, à la limite de la parodie, le cinéaste en détournant joyeusement des séquences entières.
Puis Eastwood change subitement d'ambiance dès l'instant où son personnage entre en contact avec son alter-ego féminin incarnée par Sondra Locke (sa muse de l'époque), délaissant les références pour un ton plus noir, plus atmosphérique, jouant magistralement avec le clair-obscur, le tout culminant dans un final crépusculaire et iconique (aaah, ce plan sublime où l'on ne distingue que la silhouette de Callahan et de son Magnum), une des scènes les plus marquantes de la saga.
Brillamment mis en scène par Clint Eastwood (il n'y a qu'à voir les flashbacks pour s'en convaincre), "Sudden impact" apporte un supplément d'émotion jusqu'ici absent de la série, et aurait du constituer une conclusion parfaite, jusqu'à ce que les producteurs en décident autrement.