Écoute pouilleux, pour moi tu n'es qu'une merde de chien qui s'étale sur un trottoir. Et tu sais ce qu'on fait d'une merde de ce genre ? On peut l'enlever soigneusement avec une pelle, on peut laisser la pluie et le vent la balayer ou bien, on peut l'écraser. Alors, si tu veux un bon conseil d'ami, choisis bien l'endroit où on te chiera !
Le dernier film date de 1976 et voici que nous retrouvons, pour la 4ème fois, Harry Callahan en 1983. On change du coup de décennie et l'ambiance de cette décennie se fait ressentir dans le style de ce film qui est l'unique film des 5 que compte la saga réalisé par Clint Eastwood lui-même.
Il reprend avec aisance ce personnage mythique du 7ème Art, il a franchi le cap de la cinquantaine mais il est encore fringant et campe parfaitement ce flic coriace qui lui colle à la peau.
La scène d'ouverture nous offre une vue aérienne et nocturne de San Francisco (une sorte de plan typique de cette période du cinéma américain) ; la musique, signée Lalo Schifrin, elle aussi s'accorde à l'époque et elle est très emballante, avec de airs jazzy et hip-hop.
L'histoire est celle d'un rape and revenge, une femme et sa sœur ont été victimes par le passé d'un viol collective. La plus jeune traumatisée à vie est enfermée dans une clinique psychiatrique, l'aînée décide de passer à l'auto-justice en éliminant un à un leurs violeurs et complices. Elle trouvera finalement un allié en la personnage de Dirty Harry.
Eastwood offre ce rôle à sa compagne de l'époque, la blonde et fragile Sondra Locke. Il met en scène avec efficacité cette bonne histoire, c'est l'opus le plus proche d'un thriller avec même par moments des relents hitchcockiens. La mise en scène est soignée, avec de jolis plans comme celui du final nous montrant Harry tout droit sorti d'un western et affrontant le dernier (et le plus salopard et hystérique) des violeurs joué par Paul Drake, plus vrai que nature dans ce rôle peu évident.
C'est le seul film aussi dont l'action se déroule en-dehors de San Francisco, certes cela débute dans cette ville qui sera l'exploit de quelques scènes d'action mettant en avant les talents de tireurs de Callahan (il utilise toujours son Smith & Wesson .44 Magnum fétiche mais il fera une exception avec une version automatique utilisée lors du final).
Le Retour de l'inspecteur Harry est un très bon film, assez sombre bien que ponctué d'une pointe d'humour avec un chien...péteur. Un bouledogue anglais qui lui a offert son ami Horace, joué par Albert Popwell (l'acteur qui incarne un personnage différent dans chacun des films de la saga, il sera par contre absent dans le 5ème film). On retrouve aussi Bradford Dillman, vu dans le précédent Harry.
P.S. : J'aime bien le passage au restaurant lorsqu'il remet en place le vieux mafieux.