Voilà un film qui a marqué une décennie et son casting (Baye,Depardieu) précédait sa teneur véritable.L’histoire en elle-même de cet homme regagnant sa terre natale neuf ans après sa disparition soudaine et véritable, et dont l’identité est contestée,tient du conte populaire.En ne sachant pas que ce fait divers réel de la Renaissance est authentique.Jean Claude Carrière au scénario n’est il pas celui qui tira un film de l’épisode de la Controverse de Valladollid? Il y a donc moins de création dramatique dans ce genre de films.Tout l’art du metteur en scène réside donc dans le talent d’exposition et Daniel Vigne,ici, a réussi ce tour de force de reconstituer une époque,d’établir des plans dignes de tableaux de maîtres et tout l’impact d’une histoire plutôt convenue passe d’autant mieux.Le réalisateur a aussi bien rendu la communauté d’un village de campagne du Sud-Ouest,ses rituels et aussi les vraies fâcheries au niveau des mœurs.Rien que pour ces qualités essentielles,le retour de Martin Guerre mérite un détour et nous fait apprécier cette science du film d’époque dédaignée depuis les années 90.Alors oui,la mise en scène plus que le sujet mais le cinéma de l’esthétique donne de bonnes raisons de s’émerveiller.