Un paysan déshérité, la cinquantaine, épouse par mariage arrangé, une femme laissée pour compte, handicapée suite à des maltraitances familiales répétées. Entre ces deux là, un lien se crée fait de travail, de courage, de solidarité, d'attentions et de rires. Peu à peu les voilà prospères comme on peut l'être au Moyen Age. La terre désertique devient luxuriante et généreuse.
Faire comme fait la nature, telle semble être leur devise. Ni plainte, ni révolte, juste être à sa place (de paysan ici). Et le talent de Li Ruijin et de mettre une incroyable délicatesse et poésie dans sa façon de les filmer.
Quand sa femme meurt par accident, il la suit naturellement, épuisé. Leur réussite a été une saison, leur vie n'a pas plus de poids qu'une plume.
Cette sorte de conte taoïste n'est cependant pas développé tel que raconté ici. Tout au long du film, des évènements viennent illustrer: le poids des traditions familiales et des grands propriétaires. On assiste à la vampirisation du corps de notre héros, au contrôle du parti sur les logements, au renouvellement de l'image rurale qui passe par la pression à quitter l'exploitation pour vivre en appartement social. Et donc à un tableau de fait critique socialement et politiquement.
Un ensemble marquant qui interroge longtemps sur la sens de la vie et de la société.