Amour, gore et beauté
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Bien que se voulant moins humoristique et moins "spectaculaire" que les deux premiers Le Retour des Morts-Vivants , cette suite pondue par Brian Yuzna semble très inspirée de Hellraiser (à cause du mélange de souffrance et de plaisir que ressent Julie) mais aussi surtout de Re-Animator auquel Brian Yuzna a beaucoup contribué.
C'est à se demander si ce ne serait pas plutôt un véritable Re-Animator 3 qu'on a là, puisqu'on a le retour (pas que des morts-vivants) de thèmes telles que l'amour tragique irréalisable dans le monde des mortels (car inévitablement appelé à être détruit ou à détruire le monde).
Et les références à Herbert West, réanimateur de Lovecraft sont clairement présentes, puisque ce sont des expériences sur le contrôle de la vie et de la mort qui dégénèrent, créant des zombies rongés par la douleur, la faim et la vengeance.
La différence étant qu'on est plus dans le cadre d'expériences militaires débordées par des ambitions guerrières et perverses, et incapables de juguler les flots de cadavres vivants venus dévorer le monde.
Et qu'à la fin, au lieu de voir les militaires ou les héros détruire tous les zombies comme dans les deux premiers Retour des Morts-Vivants, Yuzna fait prendre une tournure différente à sa version de la saga.
Alors que Curt Reynolds avait côtoyé des victimes des zombies, des humains violents ou sans considération pour leurs congénères, et vu son grand amour sombrer dans une détresse douloureuse et abyssale, il s'aperçoit que ceci n'est rien par rapport à cela :
Curt réalise que les vrais monstres sont les militaires, créateurs des morts-vivants puis traitant ces derniers d'une pire façon que ne le ferait un zombie dévorant un homme : ils les traitent comme des choses que l'on peut faire souffrir à loisir, tout ça pour créer des armes apportant mort et destruction sur le genre humain.
Il décide donc de leur faire payer en libérant les morts, y compris Riverman (un clochard mordu par sa petite amie zombie, puis transformé en cyborg mort-vivant). Sauf que les zombies mordent Curt, qui délivre sa petite amie de ses chaînes puis vient avec elle dans l'incinérateur pour être débarrassé de la plus grande douleur qui soit : vivre un amour entre un vivant et une morte rendu impossible dans un monde de vivant courant vers son propre décès.
Brian Yuzna fait mieux que Warm Bodies, prouvant qu'on peut faire un film d'amour humain/monstre tragique sans que ce soit trop à l'eau de rose, et disant que même s'il s'agit d'un film il faut être réaliste : un amour pareil n'est possible que dans l'Au-delà.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste C'est pas du Lovecraft, mais ça y ressemble...
Créée
le 29 oct. 2018
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