Ce premier film de Cacoyannis réalisé en 1954, est une comédie fraîche et alerte, alors que ses suivants seront plus noirs, voire tragiques.
Ici l’air est léger. Athènes se réveille sur un mode documentaire, les coqs chantent, les rues prennent vie tranquillement, le marché au fleur s’anime, les bus emmènent les habitants profiter du bord de mer. Entrent en scène les trois personnages principaux : Une jeune modiste au caractère trempé vit avec sa mère et sa sœur ; un jeune musicien de cabaret sans le sou est plongé dans ses rêveries de compositions musicales ; un avocat plus âgé s’échappe de son foyer et de la compagnie de sa femme neurasthénique depuis la mort d’un enfant.
Ils vont être réunis par un billet de loterie gagnant, perdu par la jeune fille, volé par des enfants et atterrissant entre les mains du musicien. L’occasion d’un chassé-croisé entre ces personnages, fait de quiproquos et de querelles amoureuses.
Le ton est enjoué et naturel. Il fait penser à des comédies françaises, elles aussi basées sur un billet de loterie égaré (Le million de René Clair _ 1931 ou Antoine et Antoinette de Jacques Becker_1947) ou néoréalistes italiennes sur le thème de Rome déserté pour profiter du dimanche à la plage d’Ostie (Dimanche d’aout de Luciano Emmer_1950)
L’histoire se déroule sur un rythme enlevé, et est servie par un excellent trio d’acteurs, notamment Ellie Lambeti, remarquable comédienne emblématique des premiers films de Cacoyannis.
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