Curieux film que "Le révolté" de Nagisa Oshima. Alors que le cinéaste s'était précédemment illustré en ancrant ses récits dans un Japon contemporain (ancrage garant d'une révolution des formes), il plonge avec celui-ci dans un Japon ancien, sous l'ère des Tokugawa, époque de persécution des chrétiens japonais. Cette plongée "rétrograde" est d'autant plus surprenante quand on sait la volonté de Oshima de faire table rase des grands maîtres (Mizoguchi, Ozu), à qui il reprochait de ne pas aborder les problèmes de ses contemporains.
Mais dans la critique d'Oshima à l'égard du Japon - qui trouvera sans doute son acmé dans "La cérémonie", en 1971 -, cet opus singulier témoigne tout de même de l'une de ses préoccupations envers son pays : remettre en cause la question d'un Japon unifié, totalement homogène en terme d'appartenance ethnique ou religieuse. Ce n'est certes pas avec ce film historique que cette démarche parvient à son acuité maximale, mais "Le révolté" fourbit en quelque sorte les armes critiques qu'Oshima développera par la suite (...)
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