Après la guerre

Quelques années après une guerre civile au Québec, Jeanne, survivante d'un massacre, a retrouvé l'équilibre avec un nouveau compagnon et son travail dans une maison de retraite. Pour la première fois, le réalisateur Martin Laroche a disposé de moyens importants qui lui ont permis de donner libre cours à une ambition narrative qui a abouti à un film où l'on se demande comme son héroïne principale s'il faut en rire ou en pleurer. Mais déjà, il faut renoncer à tout comprendre, tant certaines scènes se situent manifestement du côté du rêve ou de l'hallucination. Mystères d'une dystopie surprenante qui s'adresse au cœur et à l'intelligence, mais plus rarement à la logique, ce qui nécessite d'ouvrir ses propres écoutilles. Le rire parle de la mort, de la vieillesse, de la résilience et de pas mal d'autres choses, peut-être trop d'ailleurs, mais devant un tel maelström, se laisser emporter est la seule issue. Les dialogues sont remarquables, certains saturés d'émotion, et la mise en scène ne l'est pas moins et puis on rit, aussi, malgré tout, même si la tonalité est fondamentalement dramatique. C'est un film d'actrices, principalement, parmi lesquelles Léane Labrèche-Dor, époustouflante.