Une belle déception que cette nouvelle aventure du Roi Arthur... Force est de dire que le résultat est plutôt mitigé. La réalisation est soignée, brute, réaliste, mais cela enlève le charme de la légende, surtout avec ce contexte historique navrant comme quoi Arthur serait un Romain dévoué à Dieu, Guenièvre la fille de Merlin et Excalibur une quelconque épée, le tout dans un monde où chaque peuple parle Anglais... Antoine Fuqua était-il le choix idéal pour réaliser un tel projet ?
Inutilement complexe, son intrigue est heureusement parsemée de batailles bien menées (notamment sur la glace). Côté interprétation, c'est assez inégal : Clive Owen ne convainc pas en héros-titre monolithique, pas plus que Stephen Dillane en Merlin déguisé en vieux druide et encore moins Keira Knightley qui campe une Guenièvre transformée elle aussi en amazone grotesquement maquillée. Pour le reste, des visages alors inconnus du grand public mais plutôt persuasifs...
Ces seconds couteaux bien sympathiques sont quelques peu mal répartis mais on prend un malin plaisir à étudier leurs personnalités divergentes. En revanche, musique, costumes et décors sont magnifiques, l'ambiance étant sombre, brumeuse, sale, sanglante (pour la version director's cut), moins romanesque que les précédentes versions si ce n'est l'inégalé Excalibur de Boorman. Au final, Le Roi Arthur est un joli spectacle dont il est nécessaire de se débarrasser de la légende pour concrètement l'apprécier.