1918. Tandis que les Allemands abandonnent Marville, après l’avoir piégée en y ayant dissimulé une bombe qui explosera à minuit, un soldat britannique est envoyé en reconnaissance et en mission afin de la localiser et de la désamorcer. Au moment où il entre dans le village, déserté par ses habitants, il est poursuivi par les derniers soldats avant leur départ et se réfugie dans un asile d’aliénés dont les pensionnaires – une fois les grilles ouvertes – ne tarderont pas à investir les lieux qui retrouvent une vie pleine de fous et d’animaux qu’ils font rapidement échapper du zoo du bourg.
Exit les films d’aventures type L’homme de Rio ou Cartouche, Philippe de Broca réalise cette fois un film de guerre, loufoque, avec des fous (mais qui sont les fous, in fine ?) qui se réapproprient la ville à leur goût dans un immense terrain de jeu, un théâtre vivant, triste et joyeux, qui fait passer le réel et la guerre pour une mascarade générale.
Très beau film, incarné par une superbe distribution : Geneviève Bujold, Jean-Claude Brialy, Michel Serrault, Micheline Presle, Julien Guiomar, Pierre Brasseur et De Broca lui-même en jeune Adolf Hitler. Un film merveilleux, tout en fleurs malgré les bombes, portés par des personnages aux noms évocateurs : Coquelicot, Le duc de Trèfle, Général Géranium, Mme Églantine. On dirait presque du Guiraudie.