Le Roi Scorpion était un divertissement très honnête, plutôt fun, qui a rencontré un joli succès (60M$ de budget, 180M$ de recettes). Forcément, des suites ont vu le jour, 4 pour être précis. Souvent, avec les suites en DTV, la qualité diminue petit à petit au fur et à mesure que les opus avancent. Avec le Roi Scorpion, ça semble être l’inverse, avec un 4ème et un 5ème film qui seraient honnêtes si on en croit la note IMDB (aux alentours de 5/10), mais un 2ème et un 3ème opus aux notes respectives de 3.8 et 3.7/10. Alors si comme moi vous aimez faire les choses correctement et qu’avant de voir le 4 et le 5, vous voulez voir le 2 et le 3, alors il va falloir se les fader, et donc me voilà en train de vous parler de Le Roi Scorpion 2 : Guerrier de Légende. Je vous le dis tout de suite, ils n’ont de légende que le nom car je peux le crier haut et fort : Le Roi Scorpion 2 est un énorme étron. Un étron qu’il est même compliqué de finir tant les 1h49 passent lentement. Un spectacle somnifère qui fait souvent peine à voir.
Durant toute sa carrière, l’australien Russell Mulcahy a travaillé dans le milieu du clip, en réalisant plus d’une centaine pour des artistes tels que Elton John, Billy Joel, Supertramp, Boy George ou encore Duran Duran. Mais au milieu des années 80, il décide de tenter l’aventure du long métrage et met en scène coup sur coup le survival d’horreur Razorback (1984) et le culte Highlander (1986) avec Christophe Lambert et Sean Connery. Le succès de ce dernier aurait pu lui ouvrir grandes les portes du blockbuster hollywoodien, mais de mauvais choix de carrière l’ont fait rester dans des séries B qui ne feront pas grand bruit. Outre le très moyen Highlander 2 (1991), il tournera dans les années 90 des films/téléfilms tels que Blue Ice (1992), The Shadow (1994), Assassin Warrior (1996) ou encore Résurrection (1999) dans lequel il retrouve notre Cricri Lambert national. Dans les années 2000, on lui doit le troisième étron… euh film de la saga Resident Evil en 2007, et donc ce DTV qu’est Le Roi Scorpion 2. Les années 2010 sont essentiellement composées de séries, dont 40 épisodes de Teen Wolf, normal donc qu’on retrouve Russell Mulcahy en 2023 à la réalisation du film Teen Wolf. Voilà pour la carrière « luxueuse » du bonhomme, mais revenons au Roi Scorpion 2 qui nous intéresse ici. Il s’agit d’une préquelle de Le Roi Scorpion (2002) dans laquelle on découvre un Mathayus jeune, et le film va nous expliquer comment il est devenu ce qu’il est, comment il a acquis toutes ses compétences. Une préquelle du Roi Scorpion qui était une préquelle du Retour de la Momie (2001) qui était une suite de La Momie (1999) qui était en quelques sortes un remake de La Momie (1932). Oui, une préquelle d’une préquelle d’une suite d’un remake. Un beau bordel n’est-ce pas ? Mais surtout, Le Roi Scorpion 2 ressemble à une mauvaise partie de Donjons et Dragons qui se déroulerait dans une simili Égypte, et dans laquelle un maitre du jeu peu inspiré aurait meublé un scénario tenant sur un post-it avec des péripéties artificielles et pas bien intéressantes.
Le Roi Scorpion premier du nom était un cocktail d’action, d’humour, d’aventure, le tout dans de beaux décors égyptiens, avec bien entendu le très cool Dwayne Johnson. Ici, il n’y a rien de tout ça. Enfin si, ça y est, mais en version ultra lowcost au point que, parfois, The Asylum n’aurait pas pu faire pire. L’humour est là mais les diverses tentatives de nous faire rire tombent absolument toutes à plat car déjà, il n’y a aucun timing comique, mais aussi et surtout parce que ce n’est objectivement pas drôle. Les scènes d’action sont dégueulasses, avec une caméra qui tremble, un montage complètement à chier et des effets visuels (par exemple des ralentis) mis un peu au petit bonheur la chance. Le résultat est sincèrement affreux. Difficile de connaitre le budget exact de la bête, mais ça a clairement été revu à la baisse par rapport à l’original. Les fonds verts sont souvent immondes, avec des décors qui sonnent faux. Les CGI sont moches et, quand on les voit, on a vraiment l’impression d’une suite au rabais, faite rapidement avec jemenfoutisme, juste pour surfer sur le succès du premier film. Et puis l’absence de Dwayne « The Rock » Johnson se fait ressentir. A la place, on nous met un Michael Copon, vu dans 40 épisodes de Power Rangers, la série Les Frères Scott ou encore le DTV American Girls 4 : La Guerre des Blondes, qui brille par son absence de charisme, son inexpressivité et son jeu complètement aux fraises. Ce n’est guère mieux pour le grand méchant, interprété par le champion de MMA Randy Couture. Oui, c’est rigolo, il s’éclate à faire du MMA contre ses gardes histoire de se maintenir en forme, mais il ne sait clairement pas jouer. Il faut dire qu’ils ne sont pas aidés par des dialogues du nullité affligeante semblant avoir été écrits par un gamin de 8 ans analphabète, ni par un scénario qui ne semble pas avoir été choisi pour sa crédibilité. Jugez par vous-mêmes, vous verrez. Les figurants sont quasiment tous blancs (ça se situe quand même au niveau de l’Égypte) ; il y a un chinois alors il fait forcément du kung fu ; personne ne s’est dit que les villes dans le désert étaient construites proches d’un point d’eau ; des prisonniers qui ne parlent pas anglais le parlent au plan suivant parce que c’est plus simple ; … Et on pourrait continuer longtemps.
Le Roi Scorpion 2 : Guerrier de Légende, c’est 1h49 de mauvais acteurs, 1h49 de mauvais CGI, 1h49 de mauvais scénario, 1h49 de mauvaises scènes d’action. Non, rien à sauver dans cette suite / préquelle assez lamentable. Allez zou, poubelle !
Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-le-roi-scorpion-2-de-russell-mulcahy-2008/