Ayant développé une solide expérience dans la réalisation de films tels que 300 et Watchmen, des adaptations de comics bien accueillies par la critique, Zack Snyder était tout indiqué pour mettre en œuvre son premier film d’animation nous faisant partir à l’aventure dans un royaume peuplé d’une multitude d’oiseaux nocturnes. Adapté d’une série de livres pour enfants, ce long-métrage nous expose à un combat du bien contre le mal entre deux communautés d’oiseaux qui ne partagent pas les mêmes ambitions sur l’occupation de leur territoire.
Un scénario qui est loin d’être original, c’est même l’archétype de ce genre de contexte. Il est sans aucun doute que le film est plus visé pour être plus apprécié par les enfants que par les adultes. Cependant ! Le long-métrage n’est pas aussi enfantin qu’on peut le penser au début du visionnage. Il y a un savoir professionnel qui a été appliqué dans ce film pour toucher les adultes d’une confrontation d’oiseaux par une dose de violence et de brutalité très prenante et judicieuse. Surtout que de la magie noire est employée par le mal pour donner à ce film un contexte fantastique semblable à celui de la trilogie du Seigneur des anneaux.
Un savoir où Zack a su l'élever à un niveau de férocité et d’efficacité assez époustouflant dans les combats aériens en exploitant à fond les capacités physiques des chouettes. Ça vole, ça chute, ça mord, ça donne des coups d’ailes, ça fait des pirouettes, tout est pensé avec sagesse et d’une manière méthodique pour faire des chouettes des oiseaux fascinants et fortement plaisant à les voir voler et agir. Je dois avouer que je ne m’attendais pas du tout à ça.
J’ai même eu l’impression de regarder un film semblable que 300 lors des scènes d’action tellement que c’est sévère dans les coups. On sent bien Zack ne s’est pas contenté de réaliser son film en toute simplicité et en toute banalité. Comme pour beaucoup de choses d'ailleurs. Les oiseaux sont très attachants même si certains sont un peu plus en retrait que d’autres, chaque chouette est bien dessinée dans tous les détails avec un aspect personnel bien défini pour chacun d’entre eux. La qualité visuelle est indéniable, la beauté de certaines images est particulièrement renversante, le rythme est haletant, les décors sont magnifiques, la distinction du mal et du bien est bien mise en évidence et l’écriture du scénario est méticuleuse.
Les étapes scénaristiques comme l’apprentissage de vol ou la découverte d’un peuple légendaire de chouettes s’enchaînent avec limpidité et d’une durée ni trop courte et ni trop longue pour extraire du film toute source entraînant la mélancolie. Ce long-métrage a de quoi bien nous couper le souffle plus qu’une fois pendant le visionnage, on se régale des vues incroyablement vertigineuses et des séquences ébouriffantes et mettant plein la vue comme le vol des chouettes lors d’une pluie cinglante.
Pendant tout le visionnage, j’ai été envahi d’un sentiment à la fois conviviale que poétique, surtout en présence de la chouette Soren qui est bien représentée pour incarner un héros courageux, brave et agissant avec bonté. Je me suis littéralement plongé commodément dans l’ambiance de cette production comme un enfant qui regarderait un bon dessin animé de Walt Disney dès le début du long-métrage. On peut lui reprocher quelques défauts mais il faut quand même reconnaître que Zack est un génie capable d’utiliser la technologique numérique du cinéma à bon escient pour nous offrir un spectacle épatement grandiose et avec une esthétique admirable. 8/10
Apprends-nous à voler pour qu’on puisse sortir de cet enfer !