Il est de ces films que l'on entend parler par hasard, entre deux postes Instagram, et qui donnent envi grâce à des images plutôt propre, et un univers peu commun. Ça a notamment été le cas pour moi du Royaume de Naya, un film ukrainien qui, rien que sur ce dernier point, suscite l'intérêt. On a rarement des films d'animations venant d'Europe de l'Est dans nos salles françaises, et si ce ne sont pas des téléfilms direct du Gulli max, on peut avoir de sacré surprises à l'image de certaines créations que l'on peut trouver au Festival international du film d'animation d'Annecy. Pour ce qui est du Royaume de Naya, la question n'est pas tant de savoir si le film est bon, mais plus de savoir ce que l'on peut en retenir.
Je vais crever l'abcès d'entré de jeu, mais malgré certains retour que l'on peut lire difficilement et une moyenne grandement boosté par des comptes au caractères sud coréen, le film est un ratage complet. Même avec tout le bon sentiment du monde, on ne peut pas ne pas voir un film ne sachant jamais où est ce qu'il va, ni ce qu'il fait. On sent un manque d'assurance certain, vis-à-vis de l'idée même de raconter une histoire, quand dès les première seconde, on nous assomme avec des dialogues sur-écrit et des voix off pour sur-expliquer ce que l'on voit. Cela en devient presque absurde tant il "faut" tout expliquer dans le moindre détail, à un point où aucun propos de fond ne peut être développé. On sent une énorme influence venant du second âge d'or du studio Disney, mais que ces références n'ont pas été comprises ou qu'on ne sait pas les exploiter autre part que dans le contexte des films Disney. On nous ressors des références aux princesses Disney, que ce soit la reine des neiges dans ses parties musicales, ou même à Blanche Neige, avec parfois des scènes reprises quasi à l'identique, mais on sent que ces scènes ne sont pas reprises pour raconter quelque chose ni même pour évoquer un style Disney qui ne leur appartient pas, mais plus pour essayer de faire quelque chose de qualitatif car ne sachant pas comment faire. Le soucis étant que cette "hommage", même aussi indirecte soit-il, c'est tellement maladroit qu'on tombe les deux pieds dans du presque plagiat, et même avec la bonne volonté du monde, on ne pourra pas s'enlever de l'esprit des films dont on voit des scènes reproduites sans leur contexte. Donc aligner des références à Disney avec des variantes, avec des teen série comme Winx Club, devient très vite un crossover sans fond ni forme que même les fan-fictions les plus énervés ne ferraient pas. Ce qui fait qu'en plus d'avoir une non-histoire,n'amenant pas une évolution de personnage ni même à un questionnement quelconque autre qu'une confrontation binaire "gentil contre méchant", on vit le visionnage comme un assemblage de scènes référencés sans queue ni tête, où l'on doit essayer de deviner où est ce que le film veut nous emmener, dans cet univers qui est saturé en référence occidentale. Faute d'être énervant ou même désagréable au visionnage, le film est surtout chiant et éprouvant tant le film aligne les clichés et les poncifs déjà vu sans vraiment savoir ce qu'il raconte. On aligne tous les clichés de personnages, parfois très dégradant comme l'ami mijauré de la méchante qui ne pense qu'à la mode et n'aime pas se salir, et rien ne semble naturel ou même crédible. On nous introduit des personnages mascottes, ou même des celtics rigolos parce qu'on comprend que les celtics rigolo est un clichés qui "plait" aux enfants, mais on a absolument rien compris à comment les mettre en scène. On sent une volonté de faire le "Olaf des forêts" avec des traits de Philoctète dans Hercule de Disney sans les traits border, mais à aucun moment le personnage n'arrive à trouver la situation qui saura le caractériser car, concrètement, le film n'arrive pas à créer de situation. On a bien des moments qui arrivent à être clair et limpide (comme le moment où le héros va pour être enfermé, ou même son finale), mais la plus part du temps, le film s'embourbe à essayer de raconter une histoire dont on a l'impression qu'il en improvise la suite au fur et à mesure. Après un récit qui s’attarde sur des questions de tolérance et de racisme anti-humain, le film va enchainer les backstory et les lores, au point de se perdre avec un mélange Princesse Mononoké X Avatar dernier maitre de l'air X Tarzan assez technique. Le tout peut se résumer en une fin qui oublie totalement ce qu'il met en scène, et va pour afficher le générique avant même que le méchant ait à être battu... ce qui arrivera dans une scène post générique embarrassante tant elle ne résout rien, et tant elle prend à la légère une fin bâclé et bas de plafond. L'écriture du film se révèle catastrophique, et ce n'est pas avec la réalisation que le film va sauver quoi que ce soit. La réalisation est très disparate dans le cadre d'une même scène, voire d'un même plan, où l'on enchaine une scène de chant plutôt propre et une scène de discussion qui a la même vitalité et qualité qu'une scène de FoodFight. Les chansons sont génériques, avec des paroles bête au possible, et il tient à peu de chose de mettre un 2/10 au film tant tout semble être un immense accident industriel. Malgré tout, il y a une chose qui faut retenir de ce film, et qui expliquerait le problème principale du film.
Lorsqu'on analyse l'échec, il est intéressant (voire important) de voir où est ce que celui-ci arrive à réussir quelque chose pour comprendre la démarche, ou même les qualités propre au film. J'ai mis un certain temps avant de comprendre le point positif du film, et à mettre des mots sur pourquoi le film se vautre autant, alors que celui-ci est plein de bonnes volontés. C'est finalement une scène de danse, au milieu du film, qui va mettre le doigt sur le soucis principale du film. La scène fait une référence évidente à Raiponce et sa scène de danse de village, qui doit être un moment de complicité et d'échange tendre entre Naya et son prince charmant. Celle-ci de distingue du film pour deux raisons. La première étant la plus évidente: C'est l'une des seules scènes du film qui soit cohérent entre sa référence et son interprétation par le film. La seconde étant que c'est une scène qui, comme toutes les scènes nécessitant le plus d'effort de réalisation, va mettre en avant la nature et une certaine forme de réalisme. A travers des plans très détaillés où on met en avant la nature, le film déploie une vrai forme d'amour autour de la nature et du réel qui arrive à prendre une nouvelle dimension à travers une scène de danse traditionnel ukrainienne. Il est évident que les réalisateurs ont plus l'habitude et d'aisance de mettre en scène un art traditionnel ukrainien (qu'ils connaissent surement mieux) plutôt que des récits américains, et cela se sent à travers cette scène qui met en avant le naturel même de danser et de prendre du plaisir à danser. Même si la chose est entaché par le regard vitreux face caméra des deux héros dansant dans un jeu de champ contre champ, il est évident que cette scène est bonne tant ce qui est représenté sonne plus vrai que l'entièreté du film. Ce qui me fait penser que le film manque de naturel et a été trop formaté et contraint par une volonté de faire bon, plus qu'une volonté de faire bien. Faute de vouloir défoncer le film outre mesure, il est au moins reconnaitre ces qualités au film pour mieux le comprendre, et même celui-ci ne vaut vraiment pas le coup de le voir au cinéma, il amène une réflexion sur ce qui intéresse les différents réalisateurs à la charge du projet
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