Le Royaume de Naya. Un film d'animation Ukrainien à la production chaotique.
En effet, les Studios ANIMAGRAD ont dû repousser la création et la sortie du film à plusieurs reprises.
Maintenant, cela est enfin chose faite le film.
Avant d'en parler en détails, penchons-nous sur l'histoire.
Au delà des Montagnes Noires, il y a une forêt magique peuplée de créatures fantastiques.
Un jour Naya, la nouvelle protectrice de cette forêt enchantée, rencontre Lucas, un jeune humain égaré dans les montagnes.
Bon, ce genre d'histoire a été fait un trilliard de fois. En effet, bien que Le Royaume de Naya ait été inspiré par une pièce de théâtre ukrainienne méconnue du nom de La Chanson de la Forêt (d'ailleurs en VO, le titre du film est Mavka, Lisova pisnya traduit en VA par Mavka, The Forest Song), en voyant le film, il est facile d'y voir des ressemblances entre plusieurs films avec la source de vie éternelle gardé par un élu faisant penser aux pouvoirs guérisseurs du Grand Esprit de Princesse Mononoke ainsi qu'un arbre de feuilles aux vertus médicales faisant penser à Grand-Mère Feuillage (mais ici étant simplement un arbre et n'ayant ni visage, ni émotions humaines) dans Pocahontas.
De plus, Naya et Lucas sont des personnages typiques de protagonistes aux sentiments naïfs devant faire face à leurs deux mondes incapables de s'entendre et Cécilia est une méchante très méchante charismatique nuisant aux héros qu'on adore détester.
Il y a aussi des figures parentales bienveillantes ainsi des personnages secondaires comiques aussi bien du côté des gentils que du côté des méchants parvenant bel et bien à faire rire; ou encore des prétentieux qu'on a envie de baffer étant souvent remis à leurs places.
Néanmoins, certains sont moins réussis que d'autres. Plus particulièrement le tailleur précieux et dévirilisé de Cécilia ne rêvant que de mode. Le fait que ce personnage soit du côté des méchants et n'apprécie que les beaux vêtements fait beaucoup penser à de l'homophobie. Ce qui, par conséquent, fait grincer les dents durant le visionnage.
Et les points négatifs ne concernent pas que les personnages.
En effet, Le Royaume de Naya contient des chansons niaises assez oubliables dont on aurait pu se passer. Heureusement, la BO instrumentale de Dario Vero est jolie, ce qui, par conséquent, compense ce défaut agaçant.
De plus, la fin est convenue et, par conséquent, décevante alors que l'histoire semblait être partie pour se terminer sur une fin amère. Ceci donne au film une Disnéisation où les happy-ends sont essentiels, ce qui ruine l'originalité potentielle que le film aurait pu avoir.
Mais revenons sur les qualités. Le Royaume de Naya est beau. Que ce soit au niveau de la 3D avec des paysages resplendissants ou au niveau des personnages avec des jolis visages expressifs (néanmoins, les designs de certains d'entre eux auraient pu être un peu mieux travaillés). De plus, certaines séquences à l'apparence de papiers découpés colorés ainsi que les effets de magie et de transformation sont toujours beaux, jamais excessifs au point que certaines séquences d'action peuvent effrayer les plus jeunes et les plus impressionnables.
Pour finir, autant le dire tout de suite, si Le Royaume de Naya contient un scénario vu et revu et n'a rien d'original, il n'en est pas moins agréable à voir et est divertissant du début à la fin.