Entre féerie et bâclage en règle

Le film est bon, très bon ; l'histoire présentée est intéressante, curieuse, originale, avec des personnages très vite attachants de par l'archétype que chacun représente (Munta, le gros chat mal-léché et glouton, en constante rivalité avec le corbeau Toto). Tout était bon pour en faire un excellent long-métrage...
Mais le problème vient justement du fait que c'est bien trop court ! Le spectateur vient à peine de s'attacher aux personnages que le générique de fin est déjà lancé... Une heure et quinze minutes de film, alors qu'en moyenne les Ghibli ont une durée de deux heures ; cette brièveté est vraiment dommage et décevante, on en aurait attendu plus.
Ce faisant, une bonne partie de l'intrigue est bâclée (je pense au combat de Baron face au roi, qui dure dix secondes ; et l'extrapolation est moindre !) et trop rapidement rempliée (la conclusion arrive trop vite). Ce qui fait encore plus mal, c'est que l'univers est très intéressant, on voudrait en savoir plus, en vivre plus, et que les personnages sont sincèrement attachants (on aurait voulu entendre Munta râler encore un peu plus...).

Néanmoins, ce conte (il en a l'histoire, le fond et la taille... on peut se questionner sur la concision d'un conte au cinéma, est-ce pertinent ?) mérite qu'on le regarde ; malgré ces défauts, ce dessin-animé reste drôle et agréable à regarder (n'importe qui passera un bon moment en le visionnant).

Petite pensée aux comédiens de doublage qui ont fait du bon travail, notamment la voix tonitruante de Jean-Claude Sachot (quel splendide acteur), ou encore Gérard Dessalles qui fait Toto (même si c'est davantage personnel... sa voix me rappelle d'obscurs dessins-animés qui ont bercé mon enfance).