Date limite d'utilisation optimale

Beaucoup de merveilleux et de grâce, un peu de magie et de personnages attachants : nous voilà à l'évidence dans un film issu du studio Ghibli. Celui-ci prend appui sur un petit élément de Si Tu Tends l'Oreille de Yoshifumi Kondo : la statue d'un chat distingué en costume qui prenait vie à l'occasion de quelques séquences oniriques.

Le Royaume des Chats aurait pu être écrit par la petite héroïne touchante de Si Tu Tends l'Oreille. D'ailleurs, il s'agit encore ici de la thématique de la définition de la personnalité et de l'enfance insouciante qui s'enfuit. Le récit emprunte d'ailleurs des péripéties au parfum de Pays des Merveilles pour déraciner son personnage principal et humanise ses rôles félins pour révéler Haru à elle-même.

C'est joli et chatoyant, pour sûr. Avec une touche de merveilleux. Le message est analogue. Mais, de manière étrange, Le Royaume des Chats apparaît comme un film mineur au sein de la filmographie du studio. Pourtant, aucun des ingrédients n'a été oublié dans la recette qui a été suivie avec application. J'ai même apprécié ce qu'il m'a été donné de voir. Mais un petit peu moins que d'habitude. Pourtant, je serais incapable de montrer du doigt un défaut qui affecterait le long-métrage. Rien de flagrant. Simplement, le film de Hiroyuki Morita m'a fait le même effet que de manger mes gâteaux préférés bien après la date limite d'utilisation optimale. Moins de croquant, goût un peu passé, absence de l'explosion de saveurs qui fait que vous les adorez. Ainsi, tous les ingrédients utilisés dans ce conte initiatique d'excellente tenue sont bons, mais ils procurent tout simplement moins de goût en bouche.

Si cela n'enlève rien aux qualités du film et au plaisir éprouvé, Le Royaume des Chats ne peut cependant, à l'évidence, prétendre au statut de grand classique acquis par ses illustres aînés.