Le Projet J et J été prévue depuis des décennies entre les deux Stars asiatiques et même mondiales que sont Jackie Chan (Le Marin des mers de Chine, Shanghai Kid) & Jet Li (Born to defense, Le Baiser mortel du dragon), mais entre problèmes de timing, de réalisateur et du bon scénario (!), c'est finalement le Royaume Interdit réalisé par le cinéaste Rob Minkoff (Stuart Little, Le Manoir hanté et les 999 Fantômes), production Casey Silver Productions au budget de 70 millions de dollars qui débarqua en 2008 !
Réunir à l'écran deux Stars de même catégorie est un exercice périlleux. On se souvient par exemple du polar Heat, qui opposait Robert de Niro & Al Pacino dans un face à face tendu ou plus récemment Arnold Schwarzenegger & Sylvester Stallone dans le film d'action carcéral Évasion. C'est du côté de ce dernier film qu'il faut chercher le ton du Royaume Interdit, entre hommage respectueux et auto-parodie assumée, avec un équilibre presque minuté des rôles pour ménager les deux prestigieuses célébrités. Dans les second rôles, il y a Michael Angarano (L'École fantastique, Les Seigneurs de Dogtown) et aussi le trop sous estimé Collin Chou (Blade of Fury, Flashpoint) dans le rôle du seigneur de la guerre Jade. Les actrices Li Bingbing (Détective Dee : Le Mystère de la flamme fantôme, En eaux troubles) & Liu Yifei (The Four, Mulan) complète la distribution.
Passionné par le cinéma de Hong Kong et les classiques de Kung-fu, un adolescent américain découvre dans une boutique de Chinatown, l’arme du Roi Singe, un combattant légendaire. Le jeune homme se retrouve plongé dans l’ancienne Chine, en compagnie d’un groupe d’experts en arts martiaux, tous partis pour libérer le Roi Singe…
Chose intéressante, c'est les double rôles des acteurs principaux notamment une interprétation de Chan qui tient un rôle similaire à celui qui lui a valu d'être une star en Chine, Drunken Master de 1978 où il représente Wong Fei Hung dans la célèbre boxe de l'homme ivre, mais cette fois un des huit Immortel ivrogne directement issu du taoïsme. Li tient également un rôle similaire à celui qui lui a valu d'être une star en Chine puisqu'il incarne un moine bouddhiste comme dans son tout premier film en 1982, Le Temple de Shaolin.
Seul et unique film mettant en scène les deux plus grandes têtes d'affiche des arts martiaux de l'époque. Le métrage se veut un film grand public, tentant de plaire aux enfants comme aux adultes. Cette volonté de contenter le plus grand nombre impose malheureusement un carcan dont le film a bien du mal à se défaire. Le réal Minkoff perd en spontanéité et ne satisfera pas pleinement les aficionados du genre. Il s'agit de ne pas être trop dur toutefois ; les scènes de combat sont fantastiques avec un face à face épique monté par le chorégraphe le plus reconnu de l'époque Yuen Woo-ping (Le Chinois se déchaîne, Tiger Cage) et compensent les faiblesses d'un scénario trop aseptisé.