Un marin découvre une passagère clandestine qui se révèle être une orpheline fugueuse. Il la confie à sa mère, vedette de music-hall. Après L'affaire du courrier de Lyon et avant le célèbre Fric Frac, Claude Autant-Lara assiste l'homme de théâtre Maurice Lehmann dans ce mélodrame scénarisé par Jean Aurenche d'après une pièce de théâtre. Et ma foi, ce n'est pas désagréable du tout en particulier parce qu'on y chemine du côté de Montmartre et de Montparnasse dans l'univers des établissements de nuit fréquentés par des individus plus ou moins douteux. C'est au fond l'histoire assez simple de la petite oie blanche (le premier rôle de la délicate Gaby Sylvia qui n'a pas eu la carrière qu'elle méritait au cinéma) introduite dans un monde interlope et croyant naïvement à l'amour. Le film est défendu par deux interprètes charismatiques et au rôle gratiné : la grande Françoise Rosay et l'immense Michel Simon. Ginette Leclerc, de son côté, n'a qu'une patricipation épisodique. Petite surprise à la fin du film : l'apparition presque subliminale de Bernard Blier en chauffeur de taxi. Et Le ruisseau se termine de la façon la plus morale possible avec l'amour qui triomphe.