Au crépuscule de sa vie, et de sa carrière, Andreï Tarkovski observe et surtout écoute le monde qui l'entoure, la nature et l'âme humaine. Il se retire sur une île suédoise, sur invitation d'Ingmar Bergman, pour tourner ce qui sera son testament alors qu'il décédera des suites d'un cancer du poumon peu de temps après, à l'âge de 56 ans. C'est donc ici qu'il met en scène Le Sacrifice, mettant en avant un vieux comédien face à la vie, la mort, la religion et les dilemmes en découlant.


Le Sacrifice regroupe une grande partie des obsessions et thématiques de l'auteur de Solaris, on retrouve à nouveau l'humain confronté à la mort et les péripéties de la vie, mais aussi la religion, les questions spirituelles et les sentiments. Malgré un monde violent, que l'on découvre à travers un média, Tarkovski préfère rester sur l'île qui elle semble innocente et préservée de la mauvaise influence de la nature humaine. Il met son personnage principal face à un lourd dilemme où il va devoir faire preuve de convictions, d'une quête spirituelle et de réflexions.


Toujours d'une grande richesse et justesse d'écriture, c'est à nouveau sublimé par la mise en scène de Tarkovski, donnant une vraie puissance émotionnelle et une atmosphère hypnotique et fascinante à son oeuvre. Il retranscrit très bien tous les thèmes qu'il aborde, notamment sur l'impression du temps qui passe, ce qu'on fait de sa vie et le regard que l'on peut avoir dessus. Toujours de manière contemplative, il sait prendre son temps pour bien mettre en avant les personnages et leurs dilemmes pour mieux en faire ressortir les interrogations et l'atmosphère.


Sans peut-être atteindre la maestria de Solaris, Andreï Roublev ou Nostalghia, Le Sacrifice n'en reste pas moins un magnifique testament pour Tarkovski qui, à nouveau, dévoile tous ses talents. Techniquement parfait, tout comme ses mouvements de caméra, et toujours au service de son atmosphère et de ses thématiques, il nous plonge littéralement dans son oeuvre et dans cette petite île, usant de symbolismes et jouant aussi avec les éléments naturels. Magnifiée par une très belle photographie, les scènes marquantes ne manquent pas et Tarkovski dirige merveilleusement ses acteurs, notamment Erland Josephson.


C'est donc toujours fasciné que j'en termine avec Tarkovski, fasciné par une oeuvre testamentaire puissance où il étudie la spiritualité, la vie ou encore l'âme humaine mais aussi par un auteur qui ne m'a jamais laissé indifférent et m'a totalement emporté avec des films comme Solaris et dont je redonnerai forcément une chance à Stalker et Le Miroir, ses deux œuvres qui m'ont le plus déçu.

Docteur_Jivago
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le 8 juin 2015

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