Je ne suis pas un spécialiste de Simon Templar mais je pense que Jean Marais n'en a ici que le nom et, éventuellement, les distingués costumes anglais (si vous voulez voir Jean Marais en kilt, vous êtes au bon endroit!). Surtout le film de Christian-Jaque, entre espionnage et aventures, fait le choix de la bouffonnerie.
Le Saint, acommpagné par son serviteur (Jess Hahn) et par une jeune fille émoustillée par l'action romanesque (Danièle Evenou, charmante), conduit une intrigue sans intérêt dans une Italie tout en clichés. On y croise, comme un clin d'oeil, deux seconds rôles emblématiques du "Pigeon" de Mario Monicelli. Rien d'autre à signaler.
En réalité, la comédie impersonnelle de Christian-Jaque subit des influences françaises bien davantage que britannique: celle des barbouzeries façon Lautner et des aventures exotiques mouvementées à la Philippe de Broca. Jean Marais, pas plus concerné que ça, peine à habiter le personnage et, par conséquent, fait un aventurier quelconque. Jean Yanne, lui, joue les utilités en espion allemand avec l'accent et ce n'est pas flatteur pour lui.
La comédie ne manque pas, initialement, d'ambition ou de moyens, juste de talent.