Le Salon de musique par batman1985
L'Inde est un formidable pays de films. Depuis des décennies, Bollywood fournit de nombreuses oeuvres à ce pays et plus accessoirement à ce continent. Pourtant, en Occident, c'est un cinéma assez confidentiel, qui trouve un public mais qui ne jouit pas d'une popularité excessive. Vous ne trouverez jamais ou presque un film indien dans un complexe ciné belge par exemple.
Dommage, car je viens de constater à ma très grande surprise que le septième art est incroyablement bien représenté là-bas. Et ce depuis pas mal d'années aussi.
Satyajit Ray fait partie de ceux-là. Cinéma grandiose vraiment, composé d'une musique remarquable. Une mise en scène épurée, classique dans un certain sens mais néanmoins remarquable. De superbes plans parcourent le film du début à la fin, avec un moment fantastique qui est la danse de la jeune fille. Evidemment, que serait Bollywood sans ces longs passages remplis de musique. La part belle est d'ailleurs laissée à la composition et au son plutôt qu'à la danse. Hormis, la séquence avec la jeune demoiselle, il n'y a pas d'autres moments comme celui-là.
Sur la forme, l'oeuvre de Ray s'inscrit déjà comme un succès. Et pas n'importe lequel pour moi puisque j'ai vraiment du mal au cinéma, avec les films faisant la part belle à la musique. Vous ne trouverez d'ailleurs pas ou peu de comédies musicales sur ce blog. Oh, pourtant il doit bien y en avoir l'une ou l'autre qui traine dans ma DVDthèque. Je me souviens être procuré Cabaret avec Lisa Minelli. Il faudra bien que je m'y lance un jour ou l'autre.
Mais que serait un film si le fond n'était pas présent? Ça tombe bien, c'est le cas chez notre ami Ray. Très clairement critique envers notre ami qui fait partie de la classe dominante. Toutefois, il demeure chez le cinéaste indien une volonté de donner une certaine sympathie à son personnage. C'est clair que c'est homme est vénal, pense énormément à lui-même et gaspille son argent. Mais sa femme et son fils, plus particulièrement ce dernier sont sa vraie raison de vivre. De plus, c'est un véritable adorateur d'art et plus précisément de la musique. Bref, on ne peut qu'être triste lorsque le malheur s'abat sur cet homme et qu'il va se laisser peu à peu dépérir. Il n'ouvrira plus qu'une seule fois son salon de musique après le drame. Les chants et les bruits de pas de danse résonnent une dernière fois.
J'ai très clairement adoré, je n'ai pas peur de le dire cette oeuvre. Elle figure d'ores et déjà dans mon Top 100 (il faudra d'ailleurs que je pense à le remettre à jour sur ce blog, tout comme mon Top cinéma 2009, j'ai déjà eu l'occasion de voir huit films au moment où j'écris ces lignes). Ray m'a donné envie de découvrir sa filmographie. Le prochain pas sera la trilogie d'Apu.