Sylvester Stallone : Une fois dans la vie, pour un moment mortel, il faut s'emparer de l'immortalité; Sinon, on n'a pas vécu.
Sylvester Stallone notre Samaritain à tous
Pour tout fan du cinéma d'action burnée des années 90, qui n'a pas rêvé de découvrir des monstres du cinéma comme Arnold Schwarzenegger, Sigourney Weaver, Jean Claude Van Damme, Cynthia Rothrock, Kurt Russel, Linda Hamilton, Samuel L. Jackson, Geena Davis, Dolph Lundgren, Uma Thurman, Chuck Norris, Lucy Lawless, Gary Daniels... en tant que super héros principal dans une conduite typique d'une époque cinématographique aujourd'hui révolue, qui fit le bonheur de toute une génération ? Une voie ouverte par Stephen Norrington avec Wesley Snipes pour "Blade", ainsi que par Mark Steven Johnson avec Nicolas Cage pour "Ghost Rider", et à moindre dose (pour l'aspect 90 qui n'est pas forcément là) pour M. Night Shyamalan avec Bruce Willis pour "Incassable". Désolé Samuel L. Jackson, je t'adore mais ton rôle au sein du MCU est bien trop maltraité et secondaire pour que je te considère comme un super héros de premier ordre sous les traits de Nick Furry.
Le Samaritain est un thriller fantastique d'action signé Julius Avery, qui va mettre en vedette principale Sylvester Stallone en tant que super héros. Avec sa conduite typique des années 90, Le Samaritain vient mettre une petite droite aux codes super héroïques en vigueur imposés par le MCU. Une direction qui n'a absolument rien de novateur ni d'exceptionnelle mais qui a le mérite de remettre au centre un spectacle divertissant qui ne cherche pas à correspondre à une formule conditionnée pour un public particulier. Un film d'action pure et dure orchestrée autour d'un scénario simple mais efficace ayant le mérite de se consacrer entièrement à son histoire, et non à des futures suites ou spin off avec un paquet de clin d'œil. Une conduite scénaristique crédible mettant en avant "Sam"(Javon "Wanna'" Walton), un gosse qui va se retrouver propulsé au côté de "Joe Smith"(Sylvester Stallone), qui n'est autre que son héros de toujours censé être disparut depuis plus de vingt ans : "Samaritain". S'ensuit un périple qui va explorer idéalement l'aspect dramatique de son contraste via la population miséreuse de Granite City, au bord de l'implosion sociale.
Des habitants en recherche du héros auquel Joe Smith ne répond plus car n'y croyant plus du tout, bien que Sam essaye de le persuader de sortir de la retraite. Une idéologie providentielle délaissée que "Cyrus"(Pilou Asbæk), va tenter de combler en devenant le nouveau super héros de la ville, prenant modèle non pas sur le "Samaritain", qu'il considère comme le super héros des riches, mais sur son ennemi de toujours également disparut depuis plus de vingt ans, qu'il considère comme le super héros des pauvres : "Nemesis". Une approche intéressante qui va amener son lot de subtilité sur une illustration du bien et du mal plutôt bien ficelé, avec un parallèle fantastique entre Stallone et Samaritain. Stallone un comédien usé et fatigué qui pour nous sauver de la désuétude du genre va tenter un ultime baroud d'honneur dont il sait qu'il ne sortira pas vainqueur car le temps à fait son œuvre sur lui, mais aussi sur le cinéma et les spectateurs. Après avoir explosé le cinéma en 1976 avec "Rocky", qui mettait en avant un héros de la boxe portant les espoirs d'une populace miséreuse et oubliée, le voici devenu en 2022 (soit 46 ans après), "Le Samaritain", le héros protecteur provenant de cette même misère, disparut au champ d'honneur jusqu'à l'ultime retour où il va porter une dernière fois les opprimés à bout de bras et de convictions pour devenir l'ultime symbole. La boucle est bouclée.
Le samaritain sent la testostérone en plein nez grâce à un cinéaste qui ne cache à aucun moment son amour pour les films d'action de l'époque qu'il porte à travers une réalisation caractéristique de son temps. Une technicité plutôt soignée offrant quelques tentatives d'images appréciables comme avec la scène d'introduction conjuguant l'image à une conception artistique proche d'un comics que l'on doit à la direction artistique de Troy Sizemore. Les décors miséreux de Christopher Glass fonctionnent très bien, appuyés par la photographie de David Ungaro qui ne se prive pas de quelques images épiques. Joli travail également du côté de la musique signée Kevin Kiner et Jed Kurzel. Une conception qui contient tous les ingrédients des films d'action de l'époque avec des scènes surréalistes percutantes qui explosent dans tous les sens. L'action met un peu de temps à démarrer et à prendre mais se rattrape lors du final dévastateur étendu sur plus d'une vingtaine de minutes. Un moment intense qui lâche les vannes pour mieux faire trembler l'écran. Explosion à gogo, mitraillade à tout va, grosses patates dans la tronche, membres cassés... on se régale ! Les flingues rugissent mais les biceps de Stallone rugissent davantage.
À 75 ans (au moment où le comédien à tourné le film), proposer encore une telle crédibilité dans l'exécution de l'action, il n'y a qu'un homme du charisme et du talent de Stallone pour le faire. Un acteur encore gonflé à bloc en mode 100 % bad-ass qui prouve une fois de plus après le projet improbable "Expendables" qu'il est le représentant ultime des anciennes gloires des années 80-90. Le grand patron des actionneurs qui contre Pilou Asbæk va offrir un duel physique chargé en muscle. Une confrontation qui pourrait bien être le dernier combat de notre cher papa de l'action, qui pour l'occasion incarne (peut-être) pour une ultime fois, le super héros absolu aux yeux du fan que je suis et de toute une génération ayant suivi cet homme des étoiles dans les yeux durant des décennies. Sylvester, tu es notre Samaritain à tous, merci de porter jusqu'au bout cette flamme. Une ovation !
CONCLUSION :
Sylvester Stallone est le porte-drapeau d'un cinéma d'action caractéristique d'une époque aujourd'hui révolue. Un véritable symbole qui pour une ultime croisade sous les yeux de ses millions de fans qui voit en lui l'incarnation d'un véritable super héros, va braver une dernière fois l'injustice à travers une aventure explosive chargée en testostérone. Des adieux qui auraient mérité de finir sur un grand écran comme il était initialement prévu de le faire, et non sur une plateforme.
Merci Stallone pour toutes ces années formidables, tu resteras à jamais notre Samaritain à nous.
Sylvester Stallone : J’ai tendance à penser aux films d’action comme étant des pièces de théâtre de moralité exubérante dans lesquelles le bien triomphe sur le mal.