Magnifique dernier éclat explosif du Chambara alors à l'agonie. Kinji Fukasaku, aguerri par ses grands polars violents (Le cimetière de la morale au hasard), revisite le genre entre confrontations nerveuses, tension secrète et narration posée impeccable avec une histoire rondement menée de course à la succession au sein d'une cour qui part en lambeaux. Le seigneur Yagyu, prêt à absolument tout pour maintenir au pouvoir le Shogun alité, est joué par un Kinnosuke Nakamura retors au possible et tout simplement magistral. Les jeux de Hiérarchie au sein même de la famille régnante s'enveniment à mesure que la féodalité et le pouvoir se désagrègent, les samouraïs commencent à s'échauffer et Fukasaku alterne violence des plans 70's et plans classiques magnifiquement revisités.
Toshiro Mifune, pas énormément présent mais superbement sobre, est encore impérial et Sony Chiba est au top de son charisme en sabreur solitaire, bien loin de la caricature qu'il déploie trop souvent dans sa filmo. Logiquement éloigné du chambara classique, "Le Samouraï et le Shogun" n'en reste pas moins très solide et un gros coup de cœur, tendu comme un arc et extrêmement bien mis en scène, costumes superbes et photo impeccable à l'appui.