La belle province
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Bien que ce film soit tiré d'un roman de Georges Simenon, il semble totalement absent quand on évoque l’œuvre cinématographique de l'écrivain. Et pourtant, à plusieurs égards, il présente Jean Gabin comme on l'a rarement vu, surtout dans sa période après-guerre.
Ici, il incarne un puissant armateur habitant à La Rochelle, méprisé de tous, car il a su réussir du bas de l'échelle et non pas d'un quelconque héritage familial. Son travail est si prenant qu'il a quelque peu délaissé ses enfants et son épouse, laquelle va retrouver un amour de jeunesse, de retour d'Afrique...
Outre l'ambiance de La Rochelle qui est superbement rendue, c'est le plaisir de découvrir un Gabin plus fragile à l'écran. Il est touchant dans sa situation de cocu, s'apercevant à cette occasion des masques qui tombent, qu'il a raté sa vie sentimentale. Mais ce qui le rend au fond attachant, c'est qu'il ne cherche pas à casser la gueule à l'amant de son épouse, mais à simplement la récupérer, afin de refaire la route ensemble.
Mais Gabin n'étant pas Gabin sans sa gouaille, il est servi par les excellents dialogues signés Michel Audiard, dont un L'argent ne fait pas le bonheur, mais vivre dans la merde non plus. Mais je le redis, il est agréable de voir un Gabin plus fragile qu'à l'accoutumée, loin de ses rôles de patriarche, vivant dans la société provinciale.
On a le plaisir de voir d'autres acteurs comme Renée Faure (jouant la gouvernante de Gabin et qui en pince pour son patron), Monique Mélinand, ou bien encore Georgette Anys, qui incarne la poissonnière forte en gueule. De gueule, il est beaucoup question de ça dans le film, qui surprend pour son langage grossier, où voir Gabin dire à un associé d'aller se faire foutre, ça surprend pour un film de 1956.
Les plus grandes réussites de Gabin cachent souvent des pépites méconnues, et j'avoue avoir eu un faible pour Le sang à la tête, car il nous montre une autre facette de l'acteur, plus humaine et qu'il montrera trop rarement par la suite.
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le 6 nov. 2016
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