Il est midi. Le son des cloches retentit dans le quartier de Vaugirard.
Sous les tons d'une musique aux accents bucoliques et nostalgiques, les poètes déambulent dans les brocantes, les enfants jouent, un couple s'embrasse.
La douceur d'une matinée en somme.
Même si les tours visibles en arrière plan laissent présager une vie d'ennui.
Même si ces 12 coups de midi résonnent aux rythme d'autres coups, non lointains, mais beaucoup moins innocents. Ceux assénés aux chevaux et aux vaches dans l'abattoir du quartier.
Un contraste parfaitement mis en relief par la mise en scène d'une séquence :
Ding ! - un coup de scie dans le ventre d'une vache
- La vache, après avoir été assommée, saignée est maintenant pendue à un crochet, écartelée et scindée par le troisième bras denté de l'ouvrier -
Dong ! - Le bruit répétitif de la scie revient. La tête de l'ouvrier, clope au bec, regard vitreux, apparait entre les jambes de l'animal qui ne se ressemble plus.
Jusqu'à 12...
Les images, plus horribles que les autres, se succèdent dans un rythme aussi effréné que celui de l'usine. Fœtus de vache jeté au sol, veaux décapités vivants... tout cela appuyé par une ambiance sonore cauchemardesque.
Il y a d'abord cette voix off décrivant mécaniquement, monotonement, les étapes de cette entreprise génocidaire. Puis, les sons dégueulasses d'organes, de fractures..
Mais le plus terrifiant reste les sifflements. Légers et joyeux. Ceux qui sortent de la bouche des ouvriers entre deux décapitations. Aliénation.
Un simple son, qui n'aurait pas pu traduire mieux la banalisation de la brutalité inhérente à un système capitaliste productiviste.
Bref un des films les plus insoutenables que j'ai regardé.
J'ai tenu 16 minutes (sur 22).
Créée
le 13 oct. 2023
Critique lue 49 fois
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