Tiré d'une histoire vraie, celle de Jean-Dominique Bauby, rédacteur en chef du magazine Elle atteint du syndrome de locked-in après un accident vasculaire, le Scaphandre et le Papillon nous plonge dans le quotidien ahurissant, éprouvant mais profondément humain de ce dernier.
Se réveillant du coma à l'hôpital de Berck sur Mer, M. Bauby prend acte de ce cas rarissime. Physiquement paralysé, il ne lui reste plus qu'une paupière pour communiquer avec le monde et notamment l'orthophoniste qui lui lit inlassablement l'alphabet des lettres les plus courantes.
Grâce à ses pensées et aux plans filmés selon sa perspective, allant jusqu'aux larmes floutant la caméra, le film explore avec tact et magie le quotidien bouleversé et bouleversant de cet homme. Une des réussites de ce pari cinématographique, qui repose sur le livre autobiographique écrit par Jean-Dominique Bauby par le stratagème de clignements de paupières, est de ne pas tomber ni dans l’idolâtrement, ni dans la pitié, ni dans le voyeurisme.
Il nous montre un homme ambitieux, intellectuel, mais aussi macho et coureur de jupons. Le film déçoit un peu dans son traitement uniforme de la gente féminine, toutes les femmes correspondant au canon de beauté actuelle et présentées sous le prisme de la séduction. Malgré cela, humour et magie sont les ingrédients de ce film, les mêmes utilisés par Bauby pour enchanter son quotidien hospitalier. Ainsi des scènes nous replongeant dans l'histoire de l'hôpital de Berck au temps de Napoléon III.
Bel hommage artistique donc à cet homme qui a transformé son handicap en œuvre, le temps d'un livre et de milliers de clignements de paupières. A la manière des papillons, le temps d'un jour de liberté et de milliers de battements d'aile.