Les films Marius, Fanny et César, chroniqués ici, m'ont tellement plu qu'il me tardait de continuer la découverte de la filmographie de Marcel Pagnol dont j'ignorais jusqu'à maintenant l'ampleur. Le Schpountz date de 1938 et on y retrouve avec bonheur Orane Demazis et Fernand Charpin, deux pièces maîtresses de la Trilogie marseillaise.
Fernandel est Irénée, neveu d'un épicier du pays provençal. Il est persuadé qu'une fabuleuse carrière au cinéma l'attend et qu'il n'aura qu'à se baisser pour la ramasser. Il croit voir sa chance arriver le jour où une équipe de tournage débarque dans son village. Elle va faire de lui le couillon de la farce.
Le schpountz ou l'apprentissage de la modestie. Grâce à des dialogues pagnolesques aux petits oignons ("Tu n'es pas bon à rien, tu es mauvais à tout !"), le film est un régal qui sait passer, à la dérobée, de comédie cruelle et vaudevillesque à peinture cynique du monde du cinéma et du statut de l'acteur comique, pour enfin terminer en épilogue tendre et familial.
Et évidemment Fernandel y est formidable.