Un commis épicier, peu passionné par son métier, rêve avant toute d'être acteur. Au grand dam de son oncle qui lui conseille de ne pas prendre ses rêves pour la réalité. L'arrivée d'une équipe de tournage va être pour lui l'occasion de se distinguer, afin de monter à la capitale pour faire carrière. Cependant, ceux-ci voient en lui un Schpountz et vont lui faire une farce cruelle.
Le film est tiré d'une anecdote réellement arrivée à Marcel Pagnol et son époque durant le tournage de Angèle, et c'est sur ce postulat au fond assez cruel que le réalisateur va raconter l'histoire de cet idéaliste, mythomane sur les bords, qui se croit plus important qu'il ne l'est, sans doute pour s'extirper de cette vie morose qui l'attend. Fernandel, qui joue cet homme nommé Irénée, le joue de manière assez touchante, car malgré les quolibets, qu'on se fout ouvertement de lui, croit à son rêve, malgré son jeu limité, son trac, tout ceci dans le but de devenir quelqu'un.
On retrouve l'équipe habituelle des films de Pagnol dont Orane Demazis, qui joue la monteuse de l'équipe, et le génial Charpin l'oncle, qui a des phrases toutes faites, entre vérité et ironie, mais qui lui donne l'humanité si chère au cinéma de Pagnol, et que j'adore, car cette sonorité sonne comme de la musique à mes oreilles de sudiste.
Je me demande si ce côté méta, où on plonge dans les coulisses du cinéma, n'était pas une première en France, car on voit les acteurs qui attendent leur tour de jouer sur un plateau, ou le directeur (incarné par Léon Belières) qui essaie d'étouffer un possible scandale avec une actrice capricieuse.
Malgré quelques griefs techniques, dont un festival de faux raccords, Le schpountz est un film qui me touche, car on peut trouver le personnage parfois agaçant dans son obstination, jusqu'à croire qu'une cabale a été créée contre lui pour l'empêcher de faire carrière, voire de manière générale sa suffisance, la seule scène où en quelque sorte il brise sa carapace suffit pour émouvoir. Et de s'apercevoir Fernandel était parfois d'une grande sobriété lorsque vient la tristesse.