Un prisonnier tue son geôlier et s'échappe de sa cellule. Il est ensuite recueilli par un couple, mais le doute est permis quant à son identité ou ses motivations.
C'est en gros le pitch du film de Robert Enrico, et il faut avouer que c'est passionnant, ne serait-ce que pour admirer Jean-Louis Trintignant, plus taiseux que jamais.
Son personnage parait constamment traqué, voire cela touche à la paranoïa quand les gens l'observent ou qu'une voiture roule un peu trop près. C'est en ça qu'il est fascinant à voir, car Trintignant donne l'impression d'une réelle souffrance, et d'une peur à être repris/tué par les force des l'ordre (ou d'autres personnes, qui sait...).
Le couple qui l'héberge, incarné par Philippe Noiret (avec des cheveux longs) et Marlène Jobert, est aussi très bien, car l'apparition de Trintignant va provoquer en eux des fissures, quand l'un va accepter d'héberger un homme qu'il ne connait pas, ce qui consterne sa femme qui voit en lui un prédateur traqué.
Orné d'une très belle musique de Ennio Morriconne (pléonasme), le film se veut une plongée dans la folie d'un homme, qui ne peut que fuir, et se raccrocher à un seul homme, celui joué par Philippe Noiret, et dont on voit la peur sur son visage.
Après, libre à chacun d'interpréter sur la vraie nature du personnage de Trintignant ; est-ce un fou, un prisonnier politique, un tueur en série, un braqueur, car jusqu'à la fin, son personnage restera opaque sur ses intentions, sauf celle de fuir encore et encore.
Après, il y a quelques passages un peu too much, comme l'intervention de l'armée près de la maison Noiret/Jobert pour souligner d'autant plus le sentiment de traque, mais ça reste un film assez fort, d'une grosse tension, et encore une fois, quel acteur fut (car il a désormais arrêté sa carrière) Jean-Louis Trintignant !