Dans Le Secret de la cité perdue, on entend peut-être plus de "OK" que de "Fuck" dans Scarface. Cela en dit assez long sur le soin apporté aux dialogues de cette comédie d’aventure. Si le côté aventure assure le divertissement, l’humour potache 100% américain est d’une lourdeur sans nom. Seule étincelle, l’apparition de Brad Pitt qui, très clairement, donne une idée assez précise de ce qu’aurait dû faire les scénaristes pour rendre cette aventure franchement drôle. Ils ont, au contraire, préféré en rajouter des louches et des louches sur le personnage de Channing Tatum trop bête, trop peureux puis finalement trop amoureux d’une Sandra Bullock dont le visage amaigri (eh oui, c’est la grande mode du « faisons 40 kilos à 50 piges ») est totalement figé par un excès de chirurgie esthétique (une mode qui ne se démode pas ). C’est d’ailleurs plutôt elle qui a le beau rôle (il faut dire qu’elle est co-productrice du projet et que l’heure de la grande revanche des femmes a sonnée).
Au final, cette gentille petite pochade ne semble être qu’un prétexte. Un prétexte à une relecture d’À la poursuite du diamant vert en mode comédie des années 2020 avec écrans verts à gogo. Un prétexte à une aventure qui n’a rien à raconter de nouveau (une énième cité perdue au fin fond de la jungle). Un prétexte à mettre plusieurs vedettes en scène même si elles ne sont pas les plus bankable du moment (Sandra Bullock en panne de succès, Channing Tatum en quête de relance, Daniel Radcliffe toujours à la recherche d’un rebond). Un prétexte à une énième romance entre un bellâtre au grand cœur et une pauvre veuve qui n’a jamais réussi à dépasser son chagrin. En bref, une somme de prétextes susceptibles de faire des entrées mais qui oublient l’essentiel, à savoir raconter une bonne histoire ou décrire de chouettes personnages.
On mettra, malgré tout, au crédit du film sa propension à montrer de jolis paysages et à dérouler un rythme qui évite l’ennui. Un petit bonus pour la prestation de Daniel Radcliffe et le caméo de Brad Pitt. Cependant avec une telle matière, il y avait bien mieux à faire. Au choix, un film plus original, un film plus drôle, un film moins bête. En somme, un produit susceptible de renouveler un sujet battu et rebattu plutôt que d’enquiller les clichés en faisant semblant de les tourner en dérision.