Film d’animation suédo-danois produit par les studios Dansk Tegnefilm et Nordisk Film, Le Secret de Moby Dick met en scène un baleineau dont la mère vient d’être enlevée par des pêcheurs. Le petit Samson part alors rechercher de l’aide auprès du légendaire Moby Dick.
Le contexte et le cadre spatial aquatique du film, sorti en 1984, sont franchement originaux. L’histoire est simple, mais efficace. Les personnages sont attachants. Le film dénote d’avec les autres productions animées de l’époque, notamment en raison de son ambiance sombre, et une intrigue abordant sans phare les thèmes de la mort et de la surpêche, avec une morale écologique très appréciable.
L’esthétique du film côtoie le sublime, avec une définition visuelle distincte qui s’arrache des standards, tout en demeurant extrêmement confortable. L'animation, dans la forme et le mouvement, se distingue par ses qualités élémentaires. Les dessins sont minimalistes, mais jamais grossiers. Le jeu des couleurs et des tons, ainsi que l’éclairage, sont un aspect tout à fait abouti de la production.
Le film accuse parfois de sérieuses faiblesses, que l’on parvient tout de même à occulter grâce à tous les atouts créatifs de la production. Les dialogues ne sont pas très élaborés, et l’action manque d’impact et d’énergie. Le film met en scène la mort de plusieurs personnages de manière brutale, avec une absence de nuances et de suggestion déconcertante. Le spectacle manque d’humour, et parfois même d’intensité dramatique, en dépit des événements racontés suggérant un véritable tourbillon d’émotions.
Le rythme est calamiteux et la musique synthétique du film, qui s’inscrit dans la pure tradition des années 80, n’est pas franchement du plus bel effet.
Le secret de Moby Dick n’a pas survécu au temps. Depuis longtemps oubliée, l’œuvre n’en demeure pas moins remarquable, grâce à un modèle et une définition qui lui est propre.
C’est gratifiant de découvrir un spectacle aussi authentique depuis notre époque, en revenant à une animation essentiel, qui s’avère un véritable plaisir pour les yeux.
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