oct 2010:

Énième exemple de ces films que vous aimiez tant, du temps de votre splendide jeunesse et qui passées les crises identitaires adolescentes paraissent bien maigrichons.

Illustration appliquée souvent, mais parfois brouillonne, du paradigme du self-made-man, le rêve américain par excellence, celui de l'homme qui peut quand il veut, travailler plus pour gagner plus. L'homme qui se fait tout seul, intègre, refusant le piston, d'une moralité immaculée est interprété par le gendre idéal de l'Amérique des années 80. Petit mais costaud, souriant, sûr de lui, sa bonne bouille en bandoulière, Michael J. Fox est le WASP garanti pur beurre de cacahuète. Il tient le film sur ses épaules.

Le canevas est pour le moins classique. Herbert Ross essaie de l'habiller de façon à paraitre le plus moderne possible. Des séquences rapides où des plans montrant l'architecture moderne de la New-York funkie et cosmopolite succèdent à la beauté sophistiquée de tops-models devenues depuis très célèbres (Cindy Crawford et Tatjana Patitz). Souvent pendant le film, Ross utilisera cette architecture de béton et de transparence pour lier les différentes scènes : des transitions censées parer son film d'une modernité que le discours ordinaire et traditionaliste, consistant à proclamer la compétition comme l'essence des États-Unis, pourrait faire oublier.

La cible majeure du film reste les adolescents en quête d'identité et de virilité : la sexualité est omniprésente, elle est intimement liée au fric, au luxe et au pouvoir. Mais heureusement, le chevalier blanc Michael J. Fox ne se laisse jamais corrompre jusqu'au bout et sait maintenir une âme immaculée, prête à concevoir l'essentiel : la pureté des sentiments envers l'être aimé.

Le scénario lui mettra bien quelques bâtons entre les roues, des bâtons parfois vulgaires dans le plus pur style boulevardier. Assez primaires, les scènes de portes qui claquent et d'amant dans le lit saoulent un peu, mais ne durent pas trop.

Le final très simpliste ne doit pas faire oublier la franche gaité dont le film ne se dépare jamais et qui se dégage du jeu des comédiens.

Alerte et dynamique, le film est sympathique malgré les relents simplistes, pour ne pas dire un peu cons ou néocons que le sous-texte trimballe de manière assez évidente. Pour les ados donc et pour les nostalgiques des années 80.
Alligator
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le 14 avr. 2013

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