La faute au marketing et au succès d'Harry Potter, tous les films adaptés de romans avec fantasy et/ou magie, badam, on te les vends tous pareils, des gosses de la magie, un titre en police stylisée médiévale et dorée, une sorte de lumière trouble et éclatante, et vas-y que je te fourgue tout dans le même moule, pour que le spectateur il soit pas perturbé et qu'on prenne pas trop de risques.
Comme tout le monde, je me suis planté devant le film, un de ces jours où le mioche en moi avait besoin d'un peu de paillettes et de wiiiiz, l'aventure, quoi ! Boum, je me suis fait avoir comme tout le monde.
Mais c'est l'essence du film. Deux gamins, une histoire d'amitié un peu amoureuse (des choses de cet âge là, quoi), une forêt, le pouvoir de l'imagination, et vlan, dans la gueule aussi la réalité (je dévoile pas tout, au cas où, pour pas spoiler, hein).
Et ça, c'est très bien fichu. De sorte qu'on hésite toujours un peu sur ce monde magique, sans trop savoir s'il ne s'agit que de l'imagination des enfants, ou s'il existe, ou même s'il le font exister par le simple fait de l'imaginer.
Je crois que l'idée du film - à la différence de beaucoup de films de magie - est de proposer l'évasion par l'imaginaire, mais toujours en la rattachant au réel. N'exagérons rien, il ne s'agit pas là d'un chef-d'oeuvre métaphysique, or il propose quand même, en filigrane, une réflexion sur l'imaginaire, sur sa présence et son utilisation dans la réalité. Comment il peut nous soutenir, nous aider à regarder le monde différemment. Je crois cela capital.
Bien que fichtrement excitant, les Harry Potter, en comparaison, sont juste une évasion, un beau spectacle (ok, avec de super personnages) ; mais au sortir du film, le spectateur, confronté à sa réalité, ne peut que sentir la grande différence entre ce monde imaginaire et cette réalité. Terabithia encourage à trouver la magie dans le monde réel.
Il y a un message important, qu'on ne trouve pas ailleurs. Un genre de mécanisme, oserais-je dire, propre à celui d'Evangelion. Un film qui s'adresse spécifiquement à un public type, les consommateurs de magie, prompts à se réfugier dans des univers imaginaires. Mais souvent, des univers coupés de la réalité, qui n'aident que temporairement, des échappatoires. Terabitihia propose plutôt de marcher dans le monde, tel qu'il est, avec ses peines et ses douleurs, qu'on ne peut malheureusement éviter, mais gardant la magie en nous, et la faisant jaillir de nous même.
C'est pour ça, je crois, qu'il dépasse un peu les films du même genre, et qu'il mérite le détour.

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le 22 oct. 2010

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colville

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