Version Longue :


Dès les premiers instants, Peter Jackson nous met dans le bain, un bain qui dure plus d'une demi-journée si on est avec les versions longues, introduisant l'enjeu principal par le biais d'un flash-back sur les origines de cette histoire.


En même temps, en terme de saga, on n'est pas loin d'approcher la perfection et ce premier opus ne fait que confirmer cette impression. Dès cette première séquence, Peter Jackson nous plonge littéralement dans cet univers aussi fabuleux que fascinant et merveilleux. Il a la lourde tâche d'adapter les écrits de Tolkien et pour ce, il choisit de s'en éloigner un minimum, notamment en supprimant certaines sous-intrigues ou modifiant quelques personnages comme Gimli, tout en respectant l'univers. À travers ce premier opus, il met en place l'histoire et les personnages, évoquant les origines du mal et de l'anneau et commençant à mettre en place le nuage sombre qui va s'abattre sur la Terre du Milieu.


Dès les premières secondes on se trouve au cœur de l'imaginaire de Tolkien et le cinéaste pose peu à peu les bases du récit, tant dans les personnages que les enjeux. On s'y attache, d'abord le mystérieux Gandalf puis les Hobbits et enfin l'ensemble de la communauté de l'anneau, tous remarquablement interprétés par ailleurs. L'adaptation scénaristique (personnages, dialogues, etc.) est parfaite, tout comme la façon dont le futur réalisateur de King Kong prend le temps pour bien mettre en place les péripéties, rendant dans le même temps tous les personnages intéressants et en gardant une part de mystère sur eux et les enjeux. .


L'une des grandes réussites de cette saga vient notamment de son traitement des personnages et donc le fait qu'aucun ne laisse indifférent. Il dresse un portrait tendre des hobbits, personnages ayant peu de qualités guerrières mais beaucoup de courages et une cupidité moins forte que les hommes. Il donne de l'importance à tous les protagonistes et n'en sacrifie aucun, sachant aussi mettre en évidence les liens qu'ils vont entretenir, allant de l'amitié à l’ambiguïté en passant par la peur. Dans le même temps, il met en place des méchants inoubliables, dont certains prendront de plus en plus d'importances dans les films suivants, et on les craint, que ce soit Saroumane, le Balrog ou bien évidemment Sauron, menace sans corps laissant flotter une atmosphère de mort à chaque fois qu'il est évoqué. À travers l'anneau, Jackson met aussi en avant l'addiction au pouvoir, la cupidité, l’égoïsme ou encore la faiblesse de la nature humaine et ce sans tomber dans l'excès mais toujours dans des proportions adéquates au récit.


Avec comme base cette remarquable adaptation scénaristique et l'excellent traitement des personnages, Peter Jackson signe une somptueuse mise en scène et orchestre l'œuvre de Tolkien avec grand brio. Il ne laisse rien au hasard, l'ensemble est bien rythmé, tout le long passionnant et sans lourdeur, oscillant entre moments légers, notamment dans la première partie du film, quelques touches d'humour ou encore d'importants combats. Et il n'y a pas à dire, le terme "épique" prend ici tout son sens (et peut être même encore plus dans les suites), c'est somptueux et il met en place une tension forte lors des moments propices, sublimant de nombreuses scènes jusqu'à atteindre la perfection, qu'il mélange plutôt bien avec l'émotion, à l'image du final mais surtout du passage dans les mines de la Moria, tout simplement des modèles du genre.


Et enfin, La Communauté de l'Anneau est sublimé par une impressionnante qualité visuelle (mettant à mal de nombreux blockbusters actuels), le mélange entre décors naturels et effets numériques est aussi bluffant que somptueux, permettant de mieux nous immerger au cœur des Terres parcourues et au plus près des personnages. Chaque plan est bien pensé, sachant mettre en valeur soit les personnages, soit les paysages à l'image de cet ultime image où, de dos, Frodon et Sam contemplent un magnifique tableau et voient en même temps toute la tâche qu'il reste à accomplir. Et enfin, comme toute grande saga qui se respecte, elle a ses thèmes musicaux originaux inoubliables, ici c'est Howard Shore qui signe une bande-originale de toute beauté, que Jackson ne manque pas de bien utiliser pour nous régaler encore plus.


Lorsqu'il met en scène La Communauté de l'Anneau, Peter Jackson signe une œuvre aussi puissante que fascinante et passionnante, sublimant les écrits de Tolkien pour nous immerger au cœur des Terres du Milieu, où la quête contre le mal débute, avec une incroyable maîtrise formelle et scénaristique ainsi que tout un panel d'émotion.

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le 27 déc. 2015

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Docteur_Jivago

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