Adapter c'est trahir, ce dicton bien connu sied parfaitement à cette adaptation du chef-d'œuvre de J.R.R Tolkien. En effet le talentueux Peter Jackson n'avait d'autre choix que trancher dans le roman pour ne sélectionner que les éléments les plus pertinents d'un point de vue cinématographique, le récit se focalise donc opportunément sur Frodon, Sam, Gandalf et les personnages qui gravitent autour d'eux dans leur quête concernant la destruction de l'anneau de Sauron. Ce choix fluidifie la narration et permet à Jackson de déployer tout son talent de metteur en scène multipliant les courtes focales pour magnifier les visages des protagonistes et les longues focales pour donner de l'ampleur au voyage dans la terre du milieu parce que la Nouvelle Zélande est bien un des personnages centraux de sa trilogie. On se délecte aussi de ses magnifiques environnements naturelles qu'offre le pays du réalisateur, de la beauté des costumes et des décors fabriqués avec force détails et soins par des artisans passionnés. C'est bien ça que j'ai aimé dans ce premier opus, la terre du milieu prend vie, elle devient palpable par ce choix de ne pas abuser des effets numériques mais de rester le plus possible dans l'authenticité de matériaux tangibles qui donnent corps au monde de Tolkien. En outre le scénario ne se révèle jamais lassant, nous entraînant de la comté au Mont Venteux puis à Fondcombe jusqu'à la formation de la communauté de l'anneau et leur cheminement chaotique du Col de Caradhras aux mines de la Moria puis dans la Lothlórien et enfin le final épique face aux Uruk-hai. On ne s'ennuie jamais dans ce premier volet qui nous présente la terre du milieu de façon magistrale ainsi que les races qui y vivent de manière cohérente mais jamais barbante, un vrai tour de force de monsieur Jackson. Et que dire des effets spéciaux signés par Weta, la société créée par Peter Jackson qui à l'instar d'ILM pour George Lucas proposait un travail exemplaire mêlant harmonieusement les techniques traditionnelles et modernes pour un résultat juste bluffant aujourd'hui encore. Ensuite on ne peut que saluer le casting impeccable composé d'acteurs chevronnés (Ian Holm, Ian McKellen, John Rhys-Davies ou Christopher Lee) mais aussi des valeurs montantes (Elijah Wood, Sean Astin, Viggo Mortensen, Orlando Bloom ou Lyv Tyler) qui permettent brillamment à l'univers de prendre vie. Enfin il nous faut aussi revenir sur la sublime OST de Howard Shore qui se retrouve être en parfaite synergie avec le film à tel point qu'il ne pourrait pas exister sans elle. En conclusion, La Communauté de l'Anneau est un chef-d'œuvre d'adaptation, le long métrage respecte à la lettre l'esprit de Tolkien pour en tirer toute la quintessence et nous offrir un des plus beaux moments de cinéma de notre existence, tout simplement.