Le Seigneur des Anneaux, c'est la vie !
Cette critique concerne la trilogie entière.
La trilogie de Peter Jackson est un véritable monument du cinéma des années 2000, et probablement la saga qui aura le plus marqué les esprits. J'ai eu la chance d'avoir une mère et un frère qui avaient lus l’œuvre de Tolkien, et alors âgé de 8 ans, ils m'ont emmené voir la Communauté de l'Anneau au cinéma.
Je n'ai probablement pas tout compris au départ, j'ai forcément trouvé ça long et compliqué, et pourtant, la magie était déjà là. Au fil des scènes, je découvrais une aventure épique, pleine d'audace, de valeurs, de noblesse et de bravoure. Et je n'ai que trop attendu la suite, les Deux Tours, qui malgré une action plus soutenue laissant moins de place à l'enchantement, parvenait à garder tout l'impact de l'histoire. Et enfin l'acte final, le Retour du Roi – que j'ai même pu voir deux fois au cinéma, pour mon plus grand plaisir – m'a totalement ébloui, et ce n'est pas pour rien qu'il a reçu onze Oscars !
Après leurs sorties cinéma, ce sont les versions longues qui ont pris place dans ma famille, et chaque année pendant près de dix ans, avec ma mère, nous regardions la trilogie. Autant dire que j'ai vraiment grandi avec le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson.
Même si je suis ainsi beaucoup influencé par ma vision enchantée de ces films, il me faut essayer de parler des qualités cinématographiques de cette œuvre de manière la plus objective possible ! Et pour ce faire, sachant que je n'avais pas revu la trilogie entière depuis environ trois ans, rien de mieux que de remater à nouveau la trilogie en cette fin-2013, juste avant la sortie du second épisode de Bilbo le Hobbit !
Et que dire ? Il y a tout, dans ces films. Notons que je parle toujours des versions longues, et je ne fais pas vraiment de distinction entre chaque film, car comme pour les livres, il n'y qu'une seule et même histoire, une seule et même œuvre. Ce n'est pour moi qu'un immense film qui dure plus de dix ou onze heures.
Du point de vue de l'image, tout d'abord, c'est à la fois terriblement bien filmé et monté, et l'esthétique qui a été donnée à tous les lieux, les personnages et les créatures dans ces films rend un hommage incroyable à l’œuvre de Tolkien. Il pourrait exister bien des versions différentes de chaque personnage ou de certains concepts visuels en se basant sur les livres, mais ces films sont parvenus à établir une véritable vision cohérente, fantastique et enivrante.
Même après plus de dix ans, les effets spéciaux ont à peine vieilli, et même si les Blu-Ray permettent par-ci par-là de détecter quelques « trucs », je reste toujours stupéfait de la qualité visuelle de l’œuvre de Jackson. Et même les génériques sont magnifiques, surtout celui du Retour du Roi qui nous gratifie de magnifiques portraits et illustrations diverses de la grande épopée qui vient de se dérouler sous nos yeux emplis d'étoiles.
La beauté des génériques vient aussi et surtout de la musique, composée par Howard Shore. Cette musique qui accompagne les scènes les plus belles, les plus tristes, les plus intenses et épiques de la trilogie, qui nous fait vibrer ; cette musique nous prend au cœur et aux tripes et nous emporte en Terre du Milieu, dans les voyages et les grandes batailles auxquelles participent les héros, durant les grands discours pleins d'espoir et de dignité, durant les chevauchées grondantes et courageuses qui mènent à un affrontement inévitable, et durant les scènes qui n'ont pas besoin de paroles ou de sons pour nous évoquer toute une foule de sentiments débordants d'intensité.
Pour moi qui donne une immense place à la musique dans le cinéma, je peux dire que la BO de cette trilogie est et restera l'une de mes favorites, car elle m'évoque tant de choses que je ne pense pas jamais lui trouver d'égal.
Je ne parlerai que peu des acteurs pour dire ceci : ils sont tous excellents, castés et maîtrisés à la perfection, et beaucoup sont devenus pour moi profondément ancrés à l'image qu'ils donnent à leur personnage. Jamais je ne verrai Gandalf autrement qu'avec le visage de Sir Ian McKellen à présent, tout comme Frodon, Sam ou Aragorn avec leurs visages respectifs. Sans doute qu'il y aura d'autres adaptations, mais j'espère qu'elles ne viendront pas avant longtemps, avant qu'elles ne soient redevenues légitimes, car avec sa trilogie, Peter Jackson a ancré le Seigneur des Anneaux dans le monde du cinéma pour un bon moment !
Le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson, c'est d'un point de vue visuel et musical, la Beauté et l’Émerveillement ; le Courage et la Bravoure ; l'Espoir, le Désespoir et le Chagrin ; la Peur et l'Effroi ; la Fidélité et la Trahison ; la Guerre et le Mal ; et ce sont par-dessus tout l'Amitié, la Fraternité et l'Amour.
L'une des plus grandes réussites du Seigneur des Anneaux, c'est celle de l'émotion, car les différents actes finaux m'ont fait pleurer pas loin d'une dizaine de fois d'affilée, et ils y parviennent à chaque visionnage depuis plus de dix ans maintenant.
Cette trilogie est une réussite visuelle, qui parvient à rendre un fabuleux hommage à l’œuvre splendide de Tolkien, mais aussi sonore, grâce à une bande originale qui n'a que peu de rivales dans le monde du cinéma (merci Howard Shore), et c'est aussi et surtout une réussite de réalisation, car Peter Jackson est parvenu, à mon sens, à rendre cette œuvre parfaitement légitime au cinéma, et mieux que ça encore : il a créé une adaptation parfaite, qui n'est pas forcément complètement fidèle au matériau d'origine – comme toute adaptation – mais qui ne souffre d'aucun réel défaut. Une harmonie et une cohérence inouïes.
Alors pour tout ça, merci Tolkien et merci Peter Jackson. Et merci à tous ceux qui ont participé d'une manière ou d'une autre à l'élaboration de cette trilogie mythique, qui restera très longtemps dans la légende du cinéma.
Le Seigneur des Anneaux, c'est mon Précieux, l'un de mes Saint Graal du cinéma. Au diable l'objectivité, et donnons trois 10 à cette fabuleuse trilogie.
Le Seigneur des Anneaux, c'est la vie.
