"Une journée rouge, une journée de l épée, avant que le soleil ne se lève"

Et voilà, c'est déjà la fin de notre voyage en Terre Du Milieu, il faut avouer que malgré la longueur des films (4h23 pour ce dernier volet), le voyage est passé vite, beaucoup trop vite. Au point que j'ai déjà envie d'y retourner. Voici donc le dernier volet de la saga, le plus connu et reconnu de tous. Un monument de cinéma, une épopée légendaire, une victoire éclatante pour un réalisateur qui a toujours cru en la capacité de cette saga. Le Retour du Roi, mais de quel roi parlons-nous ? D'Aragorn ou de Peter Jackson car dans les deux cas, les deux reviennent pour un troisième film qui surclasse les deux premiers de loin. Surtout dans sa version longue, on ne voit pas les 4 heures passer.


Le Retour du roi met en scène les derniers moments du voyage des héros que nous suivons depuis La Communauté de l'Anneau. Toutes les clés seront rendues, le destin de la Terre Du Milieu sera rendu à la fin de ce troisième film. Ce troisième film possède l'ensemble des qualités de ses ascendants mais avec la force de la bataille la plus impressionnantes du cinéma. Bien plus que celle de Star Wars ou celle d'Harry Potter. Nous voilà face à la bataille de Minas Tirith, une bataille monumentale, longue de près d'une heure dans sa totalité et mettant en scène l'ensemble des forces disponibles par le bien et le mal. C'est de cela qui est question dans ce troisième film : c'est l'affrontement ultime entre le bien et le mal, la lumière face aux ténèbres. Une nouvelle fois, Peter Jackson prend son temps et découpe sa bataille de manière à montrer un maximum d'élément important.


Lorsque le personnage de Dénethor voit l'armée du Mordor se présenter devant les portes de la cité blanche, il a cette impression que l'on a déjà tous eu : l'impuissance face à une situation désespérée. Comment vont-ils faire pour survivre face à une telle puissance de feu ? Il faudra le courage des Hommes, d'un Magicien, d'un Elfe, d'un Nain et de 4 Hobbits pour parvenir à détruire le mal de la surface de la Terre du Milieu. Et dans la version longue, on constate même que le Magicien ne peut rien faire face au chef ennemi et sa puissance considérable. Mais face à la charge des Rohirim, n'importe quelle armée serait tomber. Face aux courages des hommes, en nombre inférieur mais dont la foi est inébranlable, les armées du Mordor s'effondre petit à petit.


Mais le plus impressionnant n'est pas tant dans le résultat visible à l'écran, c'est dans la manière dont Peter Jackson a mis en scène cette bataille. Il a demandé à des milliers de figurants de venir pour faire les armées du bien et du mal. Évidemment, ils ne sont pas aussi nombreux que ceux visible à l'écran mais une bonne partie sont des figurants, ce qui pousse le côté épique de cette bataille encore plus loin. La charge des Rohirim agit comme un symbole de volonté, la volonté d'un réalisateur qui n'avait jamais fait de grands films (comprenez dans le sens de la production), la volonté qu'a eu Peter Jackson en poussant un jour la porte d'un studio et en y disant que son projet serait d'adapter l'inadaptable. Pour cela, il a mon respect éternel, mettre autant de moyen pour rendre l'univers de Tolkien crédible à l'écran c'est juste fou et cela montre toute sa volonté et sa passion pour le cinéma. Merci Peter.


Le rythme du film est plus soutenu que pour celui des Deux Tours. À peine la bataille se termine qu'une autre démarre. À peine la victoire est atteinte qu'il faut repartir à la guerre une dernière fois, là où le mal vit. Mais quel film sérieux ! Honnêtement, mon film préféré c'est Inception ce qui me suivent depuis longtemps le savent bien mais le film que je respecte le plus c'est celui-ci. Je suis tellement admiratif du travail accompli par toutes les personnes qui ont travaillé sur ce projet. Une nouvelle fois, le film est vraiment long mais cette longueur sert le propos. Cela ne fait que grandir une saga qui était déjà grande. La longueur de ce troisième volet arrive comme l'accomplissement de 14 mois de tournage à travers toute la Nouvelle-Zélande. Nos personnages favoris arrivent à la croisée des chemins, face à leurs destins, ils devront choisir entre abandonner ou affronter ce qui les attend. Tout le film joue sur ce contraste, chaque personnage est poussé dans ses retranchements, au bord de l'abandon mais un autre personnage vient lui apporter son soutien.


Cette dernière idée se ressent particulièrement avec les personnages de Frodon et Sam. Sans ce dernier, la Terre du Milieu n'aurait pas été sauvée car Frodon ne serait jamais aller au bout du voyage. Il a fallu le courage de Sam pour que Frodon pousse l'anneau au fond de la montagne du destin. Du point de vue du scénario, on atteint une telle perfection qu'il est difficile de mettre en avant l'ensemble des points positifs de celui-ci. À plusieurs reprises dans le film, le scénario met en scène un lien étroit avec la réalité. Prenons un exemple : Lorsque les deux Hobbits entrent vraiment dans le Mordor, devant la masse d'orques, ils devront affronter leurs peurs comme n'importe lequel d'entre nous face à nos peurs les plus profondes. Autre exemple : lorsque Legolas dit à Gimli : "Que dirais-tu de mourir au côté d'un ami ?" Voilà l'accomplissement du voyage de ses deux personnages, ils mourront l'un pour l'autre comme le ferais certains d'entre nous pour ceux qu'ils aiment. Il y a tellement de symbolique forte dans ce film.


La boucle est bouclée dans les dernières scènes du film. Les 4 Hobbits reviennent dans leur pays natal, la Comté. C'est comme si la Comté était hors du temps, comme si tous les événements passés pour la survie de la Terre du Milieu n'avait pas atteint le gentil peuple de la Comté. Finalement, cela fait écho avec le début du premier film, lorsque Frodon n'avait conscience de la responsabilité qu'il allait avoir dans très peu de temps. Si l'anneau n'avait pas été trouvé par Bilbon, il est probable que la Comté n'aurait jamais eu vent des grandes batailles du Gouffre de Helm et de Minas Tirith. L'écho est parfait, la saga est bouclée, c'est le retour au monde ordinaire pour nos héros, la récompense ultime qu'ils ont tant chéri pendant leur périple. C'est également l'avènement du destin de certains personnages comme Aragorn: il accepte sa destinée, il l'embrasse malgré ses réticences.


Le Retour du Roi est incontestablement le film le plus impressionnant de tous les temps. Les moyens techniques développés par Peter Jackson et ses équipes sont incroyables. Le résultat final nous offre un film épique, drôle, triste, sombre, violent, à l'esthétique parfaite et au dénouement fantastique. Un film culte pour beaucoup, qui a marqué l'histoire du cinéma avec ses deux prédécesseurs. Cette saga est magistrale, probablement la plus grande de tous les temps en termes de qualité de film. Sur 3 films, aucun n'a craché que les autres. Le niveau de perfection est atteint sur les trois films notamment pas leurs longueurs qui permet de vraiment placer l'ensemble des enjeux. Avec ses 11 oscars, Le retour du roi est reconnu par la profession et le travail de Peter Jackson est reconnue à sa juste valeur et c’est mérité. Un monument et une fable d'espoir pour le cinéma à grand budget.

Bastien_Rae
10

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le 24 mars 2018

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Bastien Rae

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