Second volet pour une histoire qui n'en finit plus d'éblouir son spectateur, de part son univers riche, ses enjeux intelligents et sa technique aboutie, la trilogie de L'Anneau trouve ici un chapitre de transition qui tient du chef-d’œuvre.
Les Deux Tours aborde doucement mais sûrement toute la partie épique de la trilogie, avant le troisième et ultime opus qui lui est vraiment épique de bout en bout. Si Peter Jackson semblait parfois en phase expérimentale quant à sa mise en scène sur La Communauté de l'Anneau, ce n'est plus le cas ici. Fort d'une technique à la pointe, Jackson comprend qu'il doit l'utiliser non pas pour en mettre plein la vue à son spectateur, mais bien pour servir son histoire. La qualité principale au niveau technique sur cette trilogie, c'est le choix d'acteurs maquillés pour jouer des créatures. Choix judicieux car les créatures ont un impact direct sur l'histoire, elles ne sont pas là pour meubler, nous regretterons d'ailleurs ce choix dans Le Hobbit, qui lui proposera des personnages aux mêmes impacts, mais dont la présence à l'écran ne sera que numérique. Ce choix technique adopté dans la trilogie de L'Anneau est judicieux dans le sens où il rend tout cela tangible et réaliste. Ces personnages semblent vrais et ne sonnent pas creux.
La mise en scène de Peter Jackson sur ce volet, est excellente, démontrant parfaitement que le film dépend d'un budget, chaque plan est présent car il est utile, et non pas par ce qu'il peut faire gagner dix minutes de plus au film. Cette réalisation rappelle un peu celle des anciens grands films, tels que Ben-Hur ou Cléopâtre, des films dont le budget était serré et par conséquent les choix artistiques n'était pas fait à la légère. C'est également une chose que l'on regrettera dans Le Hobbit et même dans King Kong. Si cette fois-ci l'action est bien plus présente que dans l'opus précédent, le film ne tombe pas pour autant dans le divertissement pur et simple. Non c'est bien plus profond que cela, les personnages sont face à des choix, le destin de chaque peuple de la Terre du Milieu permet des histoires parallèles passionnantes à la trame principale. Jackson filme les scènes de bataille avec justesse, il donne une dimension très épique à son œuvre, se servant donc cette fois-ci très bien de la caméra, ce n'est pas brouillon, l'harmonie est là. Il est assez incroyable de voir à quel point un film d'heroïc-fantasy peut aborder des thèmes aussi vastes et complexes, la dualité du bien et du mal, les contraintes d'une vie éternelle, notre place à jouer dans cette histoire et les autres. Une autre trilogie était parvenue à cela, celle de La Guerre des Étoiles, en cela le scénario est bon car il touche un public large.
Le tout est ponctué par une bande-originale d'Howard Shore toujours au top, sublimant l'image et créant le lien invisible vers le spectateur. Mettant toujours en avant ses atouts de force tel qu'un bon casting, un univers riche, des personnages passionnants et une musique superbe, la trilogie suit son cours à travers une histoire à la fois sombre et pleine d'héroïsme. Les acteurs sont toujours bon, notamment Ian McKellen, Viggo Mortensen, et Orlando Bloom dans des rôles taillés pour eux, l'humour est également présent. Bernard Hill incarne quant à lui un roi Theoden convaincant, la portée dramatique de son personnage est bouleversante, tout comme celui d'Arwen toujours jouée par la sublime Liv Tyler.
On pourra donc retenir des Deux Tours qu'il est un film plus abouti, plus profond et plus intense que le premier. Alors que le tout aurait put donner à croire que cette seconde partie serait simplement un grand divertissement et que la globalité de l'histoire avait déjà été contée, l'univers tellement riche de Tolkien a encore bien des choses à nous apprendre. Les Deux Tours est une magnifique adaptation, une bonne approche de ce que pourra donner l'opus ultime : Le Retour du Roi.
Quant à mes scènes préférées, il y a bien évidemment la bataille du Gouffre de Elm, la rencontre entre Merry, Pipin et Silvebarb, la vengeance des Ents sur l'Isengard, et le final éblouissant et plein d'espoir du roi Theoden face au destin de son peuple.
Pour ma part, cet opus est mon préféré, je suis fan de cette trilogie mais celui-ci demeure être celui que j'apprécie le plus. Pourquoi ? Par ce qu'il est pour moi la base de ce que devrait être un blockbuster, un film qui prône l'histoire avant tout, mais qui est servit par une technique incroyable. Ce film m'a également familiarisé avec un genre que j’affectionne beaucoup aujourd'hui, celui de l'épique et de l'héroïc-fantasy, deux univers que j'aime énormément, et ce Seigneur des Anneaux : Les Deux Tours en représente tout les bons côtés. C'est en cela que ce film a eu un véritable impact sur ma vie de cinéphile, et c'est donc pour cela qu'il demeure dans mon Top 10.