Continuons notre voyage en Terre du Milieu avec le deuxième volet de la saga phénomène que représente Le Seigneur des Anneaux. Second film nommé : Les Deux Tours. Cette fois-ci, le rythme du film est beaucoup plus soutenu, on entre directement dans l'action avec la traque menée par les personnages d**'Aragorn, Legolas et Gimli** contre les orques qui ont enlevé les deux Hobbits, Mery et Pippin. Cet épisode est celui que Peter Jackson craignait le plus car il n'y a pas vraiment de début, comme pour le premier. Il faut donc parvenir à mettre en place dès le départ un rythme qui plaise aux spectateurs. Inutile de préciser que c'est admirablement réussi. Ce deuxième volet nous offre la première grande bataille de la saga, on en reparlera plus tard dans la critique.
Que dire de ce second volet ? Honnêtement, je trouve qu'il est meilleur que La Communauté de l'Anneau mais cela ne se joue pas à grand-chose et mon jugement repose surtout sur la présence de la bataille à la fin du film. Ce second film marque l'apparition de l'un de mes personnages préférés de la saga à savoir Eomer le capitaine de l'armée du Rohan. Ce personnage est l'incarnation même de l'homme tel qu'on le connait dans l'héroic fantasy. Il est classe, fidèle à son roi, ne recule pas devant l'adversité et fait toujours bonne figure. Je trouve que ce personnage apporte vraiment quelque chose à la saga. Ce second film marque également l'arrivée de la nation du Rohan et de ses célèbres cavaliers. L’arc narratif du Rohan est vraiment essentiel pour comprendre l'enjeu qui se joue pour la race des Hommes dans cette nouvelle guerre.
Quel plaisir de retrouver nos héros favoris : Frodon, Aragorn, Gandalf, Legolas ainsi que tous les autres continuent leurs aventures à travers la Terre du Milieu. Il y a une véritable fracture entre ce film et celui qui l'a précédé. Là où le premier suivait l'ensemble des héros comme un seul et même groupe, ce second volet permet à chaque personnage d'explorer sa propre quête. Bien évidemment, des personnages connaissent des destins joints comme notre trio de Buddy Boys le plus improbable de l'histoire. Ce second film permet de confirmer des points importants sur les personnages comme le courage des Hobbits, la classe des Elfes ou bien la perfection du personnage d'Aragorn. Mais ce film marque surtout l'apparition du personnage de Gollum, incarné par Andy Serkis en motion capture et qui apporte le brin de folie furieuse qui manquait au premier volet de la saga.
Une nouvelle fois, Peter Jackson nous offre, les paysages magnifiques de Nouvelle-Zélande, sur un plateau d'argent. Il y a évidemment des constructions numériques mais la plupart des scènes sont tournées en décors naturels. Cela ajoute un peu plus de grandiose à la saga qui n'en manquait déjà pas. D'ailleurs, je tiens à souligner le travail de recherche des décorateurs du film. Chaque race et chaque peuple de ces races possèdent un territoire qui diffère des autres. Ainsi, les terres désolées du Mordor font contraste avec la beauté de Focombe, la demeure des Elfes. Le travail accompli ici est colossal.
Comme je le disais en début de critique, ce film nous montre la première grande bataille qui touche La Terre du Milieu dans cette nouvelle guerre contre le seigneur des ténèbres à savoir, Sauron. Cette bataille est la bataille du gouffre de Helm. Entre cette bataille et celle de Minas Tirith, mon cœur balance pour savoir laquelle est la plus impressionnante. Cette bataille est tournée de nuit, sous la pluie. D'ailleurs, la scène où la pluie apparaît est remarquable : on a vraiment l'impression que les hommes sont voués à perdre cette bataille, même les éléments sont contre eux. On voit ici tout le génie qui habite Peter Jackson: il n'est pas facile de mettre en scène une bataille aussi complexe mais surtout aussi longue. Elle doit bien durer 30-40 minutes sur l'ensemble du film ce qui représente un bon morceau. Il y a vraiment une construction narrative intéressante dans cette bataille. On voit vraiment les différentes étapes de la bataille : l'arrivée des orques, la percée dans le mur d'enceinte, le repli progressif des hommes et enfin, l'arrivée des cavaliers du Rohan et la réplique culte : Rohirim !! To the King. Le film ne joue pas sur la simplicité en coupant des passages essentiels, encore une fois, Peter Jackson préfère prendre son temps plutôt que de bâcler un des moments phares de la saga.
L'apparition du personnage de Gollum, personnage très attendu par le public marque un tournant dans l'histoire du cinéma. Ce n'est pas la première fois que la technique du motion capture est utilisée mais elle permet à Andy Serkis de donner vie à Gollum. Grâce à cette technique, on n’a pas seulement un Gollum numérique, on a un Gollum qui donne une impression de réelle, comme si un acteur lui ressemblait vraiment. C'est l'une des premières fois que la technique fonctionne à ce point. On voit vraiment les émotions, la démarche, le corps de Gollum comme celui de Frodon et rien que pour cela, on ne peut qu'applaudir la performance d'Andy Serkis et de l'équipe technique à l'origine de la création numérique de Gollum.
Plus sombre, plus violent, plus épique, plus impressionnant, ce second volet fait mieux que son prédécesseur et c'est rare pour être souligné. Comme Terminator 2 plus tôt ou The Dark Knight plus tard, ce deuxième volet surclasse son ascendant qui était déjà vraiment exceptionnel. La bataille du gouffre de Helm pèse probablement dans la balance tant elle est maîtrisée et orchestrée à la perfection par Peter Jackson qui montre encore un peu plus l'étendue de son talent de metteur en scène. Avec l'arrivée de nouveaux personnages comme Eomer ou Theoden, ce second volet gagne en profondeur. C'est un chef d'œuvre technique et scénaristique qui confirme la force de la saga sur le patrimoine cinématographique actuel.