En voyant la bande annonce j'étais assez enthousiaste, j'avais aimé Pina, et si je ne connaissais pas le photographe les images s'annonçaient magnifiques... Sauf que, sauf que... Ben on atteint très vite les limites du concept. Alors oui le film est très bien parce que sinon jamais je n'aurai entendu parlé de ce photographe... Ok, mais honnêtement ce n'est pas du cinéma...
Ces photographies sont réellement sublimes, d'une beauté brute, je trouve ça réellement touchant... Et le voir parler de ses photos, du contexte, de son sujet, c'est intéressant... Sauf que... ben... il y a un moment j'en ai marre. Lorsque je suis dans un musée avec l'audio guide ben je m'arrête uniquement devant ce qui m'intéresse et je passe vite sur ce qui m'intéresse moins. Là ce n'est pas possible, on est obligé de tout se taper. Pénible.
Alors oui, je sais, ce n'est pas une exposition et c'est dommage, parce que toute la partie vie du type filmée par son fils est inintéressante au possible, déjà parce qu'elle n'apprend rien sur les méthodes... mais en plus ça rallonge le film qui n'avait pas besoin de ça. Et je n'aime pas du tout ce fondu entre le visage et la photo...
Dans le mystère Picasso de Clouzot on voyait Picasso à l'oeuvre, il commentait ce qu'il faisait "en direct" du coup on voyait le génie à l'oeuvre et il en sortait un côté sacré. Là... Ben on voit un type appuyer sur la détente d'un appareil photo. La photo est sublime, mais ce n'est pas intéressant car on ne voit pas la mise en oeuvre du dispositif dans son ensemble. Dans Journal de France de Depardon (qui est quand même le niveau au-dessus) et bien on a Depardon qui explique bien sa démarche de façon très simple sans partir dans des délires humanistes sur l'homme ou que sais-je. On voit donc Depardon attendre le bon moment pour avoir la bonne photo, on inscrit ça dans une durée. Là c'est un type qui commente ses très belles photos et qui conclut le film avec un message écolo un peu douteux.
Parce que je suis désolé mais replanter 100 ou 150 espèces différentes ne rendra pas la biodiversité d'une forêt qui en comptait 400 au départ...
Et puis c'est tellement élogieux que je me mets à douter de l'intégrité du photographe... Prendre des photos de gens qui meurent de faim n'est-ce pas limite de la non assistance à personne en danger ? On ne dit jamais comment il se nourrit lui ?
Disons que ce n'est pas possible d'être l'homme décrit dans le film, un peu de nuances quoi ! Après oui, c'est co-réalisé avec son fils, il ne va pas dire du mal de son père... Mais même le côté père absent est passé sous silence et finalement n'a aucune importance.
Je suis déçu, mais si jamais je tombe sur un bouquin de ses photos je le prendrai, le type fait des choses géniales...