La photo n'est pas un domaine que j'apprécie beaucoup et un film sur un photographe n'était à fortiori pas ce qui devait me plaire le plus. Eh bien Wim Wenders sera le seul à avoir réussi à ce que je trouve un photographe intéressant. Dès la première photo, on sent l'intérêt de Salagado pour les homes, pour la monde et finalement dans son dernier projet, Genèse, pour la Nature elle même. On trouve dans ce film des réflexions sur les constructions encore mystérieuses des civilisations anciennes, des témoignages de la guerre, le goût des espaces naturels et la trajectoire d'une famille brésilienne déracinée mais qui reste unie, dans l'amour et dans leur destin. Car au delà de Salgado lui même, on y rencontre se famille et on y trouve son épouse éblouissante de ressources et de force. Il y a également son fils, qui même si son père lui manquait enfant, adulte il essaie de la comprendre sans le rejeter. Des gens au final qui voient sans cesse plus loin qu'eux mêmes.
Il faut évidemment y ajouter la beauté des images de Wim Wenders, cinéaste confirmé, dans le noir et blanc particulièrement, comme dans les Ailes du Désir. On le sent aussi passionné qu'il l'est quand il film Pina, aussi admiratif et complice.
Au bout du compte, Le Sel de la Terre est une découverte subtile, qui évite tant qu'elle peut un pathos facile et raconte les choses telles qu'elles sont.
PS : A tous ceux qui utilisent le mot "hagiographique" ou "hagiographie" dans vos critiques, arrêtez de vous copiez les uns, les autres ... Et bonne journée