Fut un temps j'avais beaucoup aimé Nos jours heureux, ça m'avait même donné de faire de l'animation, mais les autres films du duo Olivier Nakache et Eric Toledano m'avaient déçu. J'ai donc zappé Samba et le sens de la fête. Mais vu qu'il parait que ce dernier n'était pas si mal, j'ai pris la peine de le voir et franchement ouais, je me suis bien marré.
Alors c'est pas le film de l'année, parfois il y a quelques facilités d'écritures, quelques gags vraiment poussifs, mais globalement le film est sauvé par son rythme, sa distribution et son sujet. Je m'explique, là le duo filme quelque chose d'assez inédit il me semble, à savoir les gens qui sont en coulisses lors d'un repas de mariage. Et l'idée est excellente, parce que forcément il va y avoir des ratés, forcément c'est dynamique, il se passe des choses et puis c'est l'occasion de se foutre un peu de la gueule des mariés.
Ils ont réussi à avoir une belle distribution pour tous les rôles importants et à donner à chaque personnage un développement, prévisible certes, mais un développement malgré tout, une personnalité... Ce qui fait que tout ça s'enchaîne super bien, en terme de rythme on passe de l'un à l'autre sans aucun problème, le film peut jouer sur le comique de répétition, où dès que deux personnages sont ensemble la même blague revient et ça fonctionne plutôt bien.
Mais ce qui rend le film sympathique, c'est le côté fourmillement, j'adore quand ça grouille, lorsqu'il se passe plein de choses en même temps, que tout le monde s'active, qu'il faut prendre plein de décisions en même temps... surtout que là ça sert de ressort comique également, puisqu'il y a toujours une nouvelle merde qui arrive.
On a quelques conneries bien trouvées, notamment la surprise du mari qui se place en point d'orgue de son délire mégalomaniaque. C'était, pour le coup, pas prévisible et vraiment ridicule, rajoutant une couche d'absurde par rapport au bordel ambiant et le spectateur ne sait pas trop sur quel pied danser, est-ce gracieux comme le voudrait la musique ou bien débile, comme le laissent supposer les gesticulations ineptes du mari ?
D'ailleurs j'ai beaucoup aimé la musique, me rappelant un peu celle de l'Exercice de l’État, où les sonorités viennent exprimer (et en rajouter un peu) le malaise du personnage de Bacri.
En fait c'est juste dommage que ça reste un peu consensuel, notamment avec la fin, vue et revue... quelques blagues qui tombent à plat, mais c'est pas grave vu que le rythme est vraiment soutenu, qu'on enchaîne les conneries, ça passe malgré tout... Mais voilà, c'était sympa, mais ça aurait pu être vraiment fou si on avait retiré toutes les fioritures, les bons sentiments, quelques excès aussi, pour rester dans un truc vraiment plausible et réaliste, là ça devient un peu trop la foire pour être crédible... surtout que bon on aurait pu se passer de certaines scènes un peu culcul la praline, ni drôles, ni belles, juste lourdes.
Mais ça reste malgré tout un moment agréable, oubliable, mais agréable, bien plus que Tellement proche ou Intouchables.