Il faudrait peut-être dire un jour aux réalisateurs français actuels de comédies que voir des allophones parlant leur langue natale n'est pas un gag en soi. Franchement, je ne vois absolument pas ce qu'il y a de drôle là-dedans ou alors il y a un dixième degré à côté duquel j'ai dû passer.
Cette précision faite, autrement ce Nakache-Toledano est plus que regardable. Dominé par le meilleur quand il s'agit de faire du Jean-Pierre Bacri, c'est-à-dire le regretté Jean-Pierre Bacri, en organisateur de mariage lassé, les acteurs de la distribution assurent chacun, comme des petits fours sur un plateau, une partition précise.
Par exemple, le type qui fait tout le temps des gaffes, celui qui dit des choses tellement évidentes que ces propos en deviennent profondément débiles, le marié drôle parce que réussissant l'exploit d'être encore plus con qu'arrogant, pour ne citer que les meilleurs. Bon, cela ne fait pas dans la finesse, il ne faut pas espérer une profondeur et une évolution psychologiques de gros malade, mais a au moins le mérite d'être tout à fait marrant et de constituer un tout agréable sans temps mort.
Et je remercie le duo de réalisateurs de nous avoir épargné le coup de la mariée qui plaque brutalement son abruti d'époux et qui part avec le type qui est amoureux d'elle ; je tenais à apporter cette précision parce que tout semblait bien parti pour avoir un truc de ce genre tellement éculé, à force d'être utilisé, réutilisé et encore réutilisé, que cela en est devenu gênant.
Par contre, je suis nettement plus réservé sur la fin.
Tout semblait annoncer une conclusion douce-amère. Ce qui aurait parfaitement convenu avec le protagoniste qui en a marre de gérer son entreprise ainsi que de son équipe de branquignols et ayant décidé, en conséquence, de vendre son affaire au pharmacien de Scènes de ménages. Mais il fallait absolument imposer un happy end avec tout plein de bons sentiments. C'est plaqué maladroitement. On n'y croit pas. On a l'impression que le coup de la vente, c'est juste pour ajouter une émotion à deux balles, pour souligner (surligner ?) combien tout le monde aime tout le monde et qu'il n'y a que cela qui compte.
Donc, pour ceux qui veulent juste passer une bonne soirée, ce film, sur fond de cérémonie de mariage et de beau château, est tout ce qu'il y a d'idéal. Pour ceux qui sont un peu plus exigeants et qui ont perçu que le résultat aurait pu être facilement un peu meilleur, ben, ils se contenteront de passer un bon moment pas désagréable à défaut d'être marquant.