Avec The 7th Voyage of Sinbad, Ray Harryhausen s’essaie à un nouveau genre. Il sentait qu’il devenait nécessaire de quitter le schéma répétitif de ses films précédents : « J'ai détruit New York avec la bête, j'ai détruit San Francisco avec la pieuvre, j'ai détruit Rome avec le Ymir, et j'ai détruit Washington avec les soucoupes volantes! ça commençait à devenir répétitif! Alors j'ai cherché d'autres moyens d'utiliser la stop-motion. Et ça m'a amené à Sinbad. »


En faisant ce choix, il avait le champ libre pour donner vie à des créatures variées venues tout droit de l’univers mythologique et de la fantaisie. Et dans ce film, sa créativité ne connaît pas d’entraves. C’est ainsi qu’au lieu d’animer une seule créature, comme dans ses réalisations précédentes, il anime ici : une femme serpent, un cyclope, un oisillon siamois géant puis un oiseau siamois géant adulte, un dragon et un squelette.
La femme serpent est impressionnante car Ray Harryhausen a réussi à lui donner les traits de l’actrice qui était transformée par le magicien. Quand on sait la taille des figurines, c’est un exploit !
Le clou du film est, selon moi, le combat avec le squelette ! C’est une véritable prouesse technique. La fin du duel est excellent, lorsque le squelette tombe désossé !
Le dragon est loin d’avoir la souplesse et l’aspect effrayant des dragons réalisés en CGI, mais qu’est-ce qu’il est réussi !


A côté des effets spéciaux, le scénario a aussi son intérêt. Cette fois-ci, contrairement aux films réalisés jusque là, The 7th Voyage of Sinbad offre une histoire consistante avec des rebondissements et de l’aventure.


Dès le générique nous sommes emportés dans un monde qui respire l’orient grâce à la musique envoûtante qui contribue à la qualité du film. Elle a été composée par Bernard Herrmann, le compositeur des films d’ Hitchcock. Il collaborera de nouveau avec Ray Harryhausen à trois autres reprises. Le thème principal nous plonge dans une ambiance de conte des milles et une nuit. La musique qui accompagne le duel avec le squelette s’inspire de la danse macabre de Saint-Saëns.


Visuellement le film est coloré, c’était la volonté de Ray Harryhausen qui voulait réaliser un « film flamboyant comme Le voleur de Bagdad d’Alexander Kordat ». Il a réussi !


Je ne déplore qu’un aspect dans ce film, ce sont les simagrées du personnage de la princesse… ça passe difficilement à notre époque…


En réalisant The 7th Voyage of Sinbad, Ray Harrhausen a ouvert devant lui un champ immense de possibilités de réalisations. Et il continuera dans ce sens les années suivantes.

Créée

le 16 oct. 2021

Critique lue 76 fois

4 j'aime

abscondita

Écrit par

Critique lue 76 fois

4

D'autres avis sur Le Septième Voyage de Sinbad

Le Septième Voyage de Sinbad
Aqualudo
7

Ray et Sokurah

Pure découverte que ce Sinbad. Pour être franc, sans Harryhausen aux commandes, je n’aurai pas franchi le pas de l’achat du Divéday. Aucun regret de ce côté, l’édition est de qualité et m’a permis de...

le 28 oct. 2013

20 j'aime

2

Le Septième Voyage de Sinbad
Ugly
8

Féerie des Mille et une Nuits

Un magicien fourbe, une lampe magique contenant un génie, une princesse des Mille et une Nuits, des cyclopes, des dragons, un squelette qui manie le sabre... voici les principaux éléments de ce conte...

Par

le 5 mai 2019

18 j'aime

5

Le Septième Voyage de Sinbad
LeTigre
8

Un exemple incontournable des contes de fées à l'orientale.

Après avoir exercé ses compétences dans le genre western, le réalisateur Nathan Juran s’aventure dans les contes Les Mille et Une Nuits pour donner une nouvelle image plus intéressante et plus...

le 3 juin 2020

16 j'aime

10

Du même critique

La Leçon de piano
abscondita
3

Histoire d'un chantage sexuel ...

J’ai du mal à comprendre comment ce film peut être si bien noté et a pu recevoir autant de récompenses ! C’est assez rare, mais dans ce cas précis je me trouve décalée par rapport à la majorité...

le 12 janv. 2021

68 j'aime

22

Le Comte de Monte-Cristo
abscondita
9

"Je suis le bras armé de la sourde et aveugle fatalité"

Le Comte de Monte Cristo est une histoire intemporelle et universelle qui traverse les âges sans rien perdre de sa force. Cette histoire d’Alexandre Dumas a déjà été portée plusieurs fois à l'écran...

le 30 juin 2024

56 j'aime

14

Blade Runner
abscondita
10

« Time to die »

Blade Runner, c’est d’abord un chef d’œuvre visuel renforcé par l’accompagnement musical mélancolique du regretté Vangelis, les sons lancinants et les moments de pur silence. C’est une œuvre qui se...

le 15 janv. 2024

34 j'aime

19