Salvatore Giuliano rêve de faire de la Sicile un état de droit. Il rassemble une bande de hors-la-loi et commence à dépouiller les riches pour donner aux pauvres. Sa popularité est telle que tous se le disputent : les communistes, l’aristocratie, les séparatistes, la mafia, …
Après son excellent film de gangsters (L'Année du Dragon - 1985), Michael Cimino adapte le roman homonyme de Mario Puzo (à qui l’on doit Le Parrain) et relate de façon romancée la vie du paysan indépendantiste sicilien. Ce n’est pas la première fois qu’un film relate la vie et l’œuvre de Salvatore Giuliano, puisqu’un film avait déjà vu le jour en 1962, réalisé par Francesco Rosi.
Le réalisateur, plus habitué à magnifier les décors extérieurs du grand ouest américain, peine clairement à rendre justice à la Sicile. Ce n’est pourtant pas les spots qui manquent, mais très clairement, on a connu mieux venant de sa part, car ici rien ne transparait, l’ensemble s’avère assez fadasse. Mais le pire reste à venir, à savoir l’interprétation de Christophe Lambert dans le rôle de Salvatore Giuliano. Imaginez un instant, une sorte de Robin des Bois affublé du charisme d’une huître et d’un regard de bovin inexpressif, comment voulez-vous que la magie opère ? Alors certes, on pourra toujours se rabattre sur les seconds rôles, tels que John Turturro ou Terence Stamp, mais très franchement, la pilule est dure à avaler, surtout si la fresque dure plus de 140 minutes.
En dehors d’une belle partition signée David Mansfield, l’interprétation se vautre dans un décor de carte postale sicilienne. On a connu Cimino bien plus inspiré, c’est regrettable. N’est pas Coppola qui veut, difficile de surfer sur la vague du Parrain (1972) quand tout (ou presque) a déjà été dit.
Signalons enfin qu’en Europe, nous avons pu bénéficier de l’exploitation du film dans son montage d’origine (à savoir le director's cut de 2h26), ce qui ne fut pas le cas aux États-Unis où la 20th Century Fox exigea des coupes afin de rabaisser le film à 2h.
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➽ Film vu dans le cadre d’une intégrale « Michael Cimino »