A peine descendu du train, le couturier provincial Fernand est confondu par une bande de malfrats avec le Sicilien, un tueur venu d'Italie pour remettre de l'ordre chez les truands.
Le quiproquo perdure tout le film du seul fait de personnages uniformément crédules, crétins et peu clairvoyants, s'obstinant toujours à considérer l'inoffensif et candide Fernand comme un dangereux mafioso. Fernand, lui, est assez bête pour voir dans ses hôtes aux mines patibulaires (Marcel Bozzuffi, Mario David, Jess Hahn...) des professionnels de la mode.
Autant de personnages stupides, donc, mais également incohérents, et cet aspect est peut-être le plus agaçant. C'est la loi d'un genre comique populaire où se sont régulièrement fourvoyés Pierre Chevalier et son scénariste Jean Girault. Le sujet est très pauvre, sans la moindre volonté ou souci de vraisemblance. Fernand Raynaud, rarement bien servi par le cinéma, compose son personnage récurrent de gentil imbécile dans une comédie qui concoure pour être sa plus nulle. "Le Sicilien" ne déroge pas à la règle souvent vérifiée que Raynaud est, soit un personnage pris pour un autre, soit qui se fait lui-même passer pour un autre.