Je ne peux pas dire que Zorro, le genre, le style, l'histoire, fasse partie de mes priorités cinématographiques. Il y a sans doute des pépites à déterrer de mon côté, comme par exemple la version de Fred Niblo, mais mon imaginaire est quand même en premier lieu colonisé par des images pas glorieuses de mauvaises séries télé des années 50 et de mauvais adaptation avec Antonio Banderas. Regarder cette nouvelle adaptation de Rouben Mamoulian, c'est un peu se rincer les yeux, il faut bien l'avouer, d'autant que j'ai trouvé que le charme désuet de Tyrone Power, avec sa fine moustache et ses manières antédiluviennes, se prêtait plutôt bien au rôle de Don Diego Vega aka Zorro.


Un visionnage qui a plus permis de remettre les pendules à l'heure, j'avais totalement oublié que le héros revient de Madrid pour rejoindre sa Californie natale. C'est là qu'il découvre le pot aux roses, la chute de son père gouverneur remplacé par le despote Quintero, le drame des problèmes économiques, la politique locale d'imposition menée de main de fer, etc. J'ai eu personnellement un peu de mal avec la (non) progression dramaturgique puisqu'il semble que les plans de Zorro sont parfaitement limpides pour lui dès son arrivée, le soir même ou presque il s'invente son personnage masqué et s'en va directement malmener les sbires du méchant en signant d'entrée de jeu ses agissements du fameux "Z". Ce versant aurait mérité un peu plus de développements, il me semble.


Par contre, dans le registre du double jeu à la Batman (qui s'en est fortement inspiré), le comportement de Power est plutôt amusant, surtout lorsqu'il tourne autour de la nièce du malfrat interprétée par Linda Darnell, elle qui aime tant ce héros mystérieux alors qu'elle croit détester l'homme de jour et découvert — après il faut dire qu'il force un peu côté théâtre pour ne pas se faire démasquer, on peut comprendre. Il y a en outre un petit côté "Les Aventures de Robin des Bois" période Curtiz (sans Errol Flynn, donc !) dans le ton enjoué des aventures et des duels, qui ne sombrent jamais franchement dans le drame absolu. En plus du personnage du moine assez enveloppé. C'est léger et simpliste dans l'évocation des motivations politiques des différentes parties, avec des revirements assez soudains, au creux d'une histoire davantage attachée à ses péripéties rocambolesques.

Morrinson
5

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le 7 sept. 2023

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Morrinson

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