Le silence de Sibel a été montré dans de nombreux festivals de par le monde avant, enfin, de trouver une date de sortie dans les salles françaises. Dire que son sujet est difficile est un euphémisme, le film est éprouvant au possible, non par ce qu'il montre, quoique la scène d'ouverture soit très inconfortable, mais par ce qu'il contient de souffrance dans le corps et le cœur de cette fillette d'origine Yazidi, une communauté du Kurdistan de l'Irak plongée dans l'horreur avec les atrocités commises par les hommes de Daech. Sibel est une rescapée des massacres de son peuple mais elle est surtout une victime, réduite à l'esclavage sexuel, avant de trouver un asile en France. Mais peut-on jamais se remettre d'un tel traumatisme et quel sens peut avoir une existence marquée par un tel déferlement de haine et de violence ? Il y aurait sans doute plusieurs façons de traiter une telle histoire, si noire qu'elle ne laisse filtrer que quelques rares trouées de lumière. Le choix du réalisateur, Aly Yeganeh est sans concessions et ne laisse aucune échappatoire au spectateur. A chacun de juger s'il est capable d'encaisser une telle accumulation de douleur et de chagrin, au plus près d'une existence violée et saccagée pour toujours.

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le 26 mars 2024

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