J'ai dégusté son foie avec des fèves et du chianti...

Si le "Manhunter" de Michael Mann était passé relativement inaperçu en 1986, c'est avec "The Silence of the Lambs" que Hannibal Lecter deviendra un méchant emblématique du cinéma. Dans cette adaptation faisant fi de son prédécesseur, Anthony Hopkins incarne avec élégance et délectation ce psychopathe cannibale, aussi intelligent qu'à la fois sauvage et raffiné, qui vient en aide depuis sa cellule à une stagiaire du FBI chassant un tueur en série. Jodie Foster est impeccable dans ce rôle de femme qui tente de s'imposer dans un monde d'hommes, et dont les obstacles qu'elle franchit lui rappelle son rude passé. Ce sont les échanges travaillés et fins entre ces deux protagonistes qui constituent l'intérêt principal du film, que Jonathan Demme parvient à rendre anxiogène à souhait grâce au décors, aux postures de ces personnages, et aux gros plans choisis. L'intrigue policière passe ainsi en second plan, mais amène allègrement son lot de scènes à suspens, à l'aide de quelques très bonnes idées de mise en scène, et d'un tueur inquiétant (Ted Levine, qui enchainera par la suite les rôles de méchants). "The Silence of the Lambs" est donc un classique du polar, et marquera grandement les années 90 en contribuant largement à la popularisation des films de serial killer.